
Patrick Hoarau (au centre), Max Banon (à gauche) et Patrice Atchicanon parlent d'une réunion pour rien.

"La représentante du Ministère de l'Industrie qui était présente à notre réunion est une personne qui ne pèse pas vraiment", dit, tout en se réservant des mots les plus durs, Patrick Hoarau, secrétaire général de la CGT EDF, parti témoigner du mécontentement des employés EDF qu'il représente à travers son organisation syndicale.
"Cette personne nous a rabâché que les indemnités dites coloniales n'étaient plus à l'ordre du jour. Heureusement qu'elles n'ont plus cours", ironise-t-il encore. "Depuis, le statut des IEG a évolué en 1969 concernant la Réunion et surtout en 1975 lors de la nationalisation".
Conflit de compétence entre le judiciaire et l'administratif
Patrick Hoarau se dit également pessimiste quant au cheminement du recours auprès du Conseil d'État. "Nous ne sommes en ce moment même pas sûrs que le dossier soit regardé par le Conseil d'État". Le nœud de cette latence réside selon lui dans l'attribution des compétences entre l'ordre judiciaire et l'ordre administratif. "Le Conseil d'État semble ne pas se dire compétent".
En tout état de cause, dans les deux hypothèses que pourrait avancer le Conseil d'État (la validité ou non de l'article 14, paragraphe 6, du statut des IEG), "ça ouvrira une autre phase de réécriture du statut du personnel IEG (Industrie Electrique et Gazière)", ajoute-t-il.
Le représentant de la CGT EDF avoue que le combat mené par son organisation est, encore jusqu'à maintenant, peu ou pas suivi par les autres organisations. "La CFTC, la CGC : on ne les entend pas, alors que FO accompagne la direction". Pas assez pour le décourager. "La CGT représente 54% des employés dans les DOM et 99% dans les entreprises non nationalisées (ENN)", selon lui.
Compter sur la médiation
Les choses vont se décanter dans les prochains jours. "Une assemblée générale aura sans doute lieu la semaine prochaine", précise Patrice Atchicanon, secrétaire général adjoint de la CGTR EDF venu accueillir la délégation. "Nous devons aussi reprendre contact avec Monsieur Dutertre, le médiateur qui a été désigné dans notre dossier". Une chose est sûre, Patrick Hoarau n'a pas échangé un mot avec Thierry Pons, qui dirige la direction des Systèmes énergétiques insulaires (SEI) chez EDF, et le directeur Stratégique d'EDF, Jean Galland, qui gagnaient la Réunion via le même vol. "Ils étaient en première classe, on ne pouvait pas les voir", sourit Patrick Hoarau.