Trois syndicats de l’administration pénitentiaire, CFDT, CGTR, et UFAP sont unis autour de revendications quant aux conditions de travail des surveillants. Plusieurs agressions de surveillants ces derniers jours en métropole sont venues appuyer les arguments des syndicats, qui dénoncent un gros manque de moyens, face à une augmentation de la violence carcérale.
Les surveillants réclament une évolution statutaire, ils souhaitent passer en catégorie B, mais aussi des augmentations considérables de salaires. Un surveillant pénitentiaire débute à 1300 euros par mois, tandis que les syndicats en réclament 1800 à 2000. Interrogé ce matin, Vincent Pardoux, le secrétaire de FO pénitentiaire, précise les revendications spécifiques à La Réunion, à savoir une brigade cynophile pour détecter les stupéfiants, la mise à disposition de tazers pour les surveillants dans les quartiers difficiles des prisons, ainsi que la sécurisation des établissements afin d’empêcher que des colis ne soient lancés de l’extérieur.
La secrétaire de la CGT Domenjod, Brigitte Vélia, insiste quant à elle sur le problème des manques d’effectifs, présents, et surtout à venir, car, dit-elle, « à la fin de 2018, une cinquantaine de départs à la retraite ne seront pas couverts. »
En métropole, les blocages durent depuis 10 jours, cela faisait 25 ans que la pénitentiaire n’avait connu de conflit aussi dur. Hier mardi 23 janvier, les négociations entre les syndicats de surveillants de prison et la ministre de la justice ont échoué, le conflit va donc perdurer. Les personnels de 12 prisons ont refusé de prendre leur service hier, et des barrages empêchent l’entrée du personnel non gréviste.
La France est parmi les mauvais élèves de l’Europe, avec un ratio de 2,39 détenus par surveillant. De plus, les prisons de France sont régulièrement dénoncées par les ONG pour leur insalubrité et leur surpopulation. Le mouvement a éclaté le 11 janvier, suite à l’agression de trois surveillants par un détenu radicalisé dans la prison de Vendin-le-Vieil (62).
À La Réunion, ce mercredi est le troisième jour de blocage, il était annoncé par les syndicats, qui vont prolonger leur mouvement. David Calogine, secrétaire de l’UFAP, prévient : « Dès demain, il y aura des actions sur l’île. »
Samuel Irlepenne sur place