

Le Tribunal d'instance de Saint-Paul a décidé ce matin de ne pas réclamer aux familles squatteuses de l'Eperon des dommages et intérêts pour avoir illégalement occupé des logements en cours de livraison à l'Eperon Saint-Paul.
Philippe Lapierre, le directeur général de la SEDRE, nous témoignait son souhait de rendre ces logements aux propriétaires auxquels ils sont destinés. "Nous avons lancé une procédure en référé qui devrait déboucher sur l'expulsion", avait prévenu le responsable de la SEDRE, c'était il y a trois semaines.
Mais depuis, la mairie de Saint-Paul avait pris les devants en relogeant pour deux mois ces familles au village corail, le fameux VVF de Saint-Paul. Un relogement qui avait failli capoter la semaine dernière. La direction du VVF avait en effet fait savoir que les logements occupés par les nouveaux hébergés étaient réservés pour le long week-end pascal. Finalement, il n'en a rien été. Les familles avaient pu rester, en accord avec le protocole signé une semaine auparavant avec l'autorité municipale.
"On a refusé de quitter les lieux. Si on l'avait fait, cela aurait rendu caduque l'accord de relogement temporaire au VVF", précise Lydie Louise, l'une des porte-parole des familles et par ailleurs sœur de l'une des squatteuses.
Pas d'orchestration politique selon les squatteuses
"Il fallait que la mairie se renseigne sur la disponibilité de chambres au VVF pour ces prochaines semaines avant la signature du protocole", se justifie-t-elle. "La faute ne doit pas nous retomber dessus".
La direction du village corail ne souhaitait pas répondre à nos questions et s'en remettait à la mairie qui elle-même ne souhaite plus communiquer sur le dossier. Tous les ingrédients d'un prochain blocage sont donc réunis. "Nous devons nous rendre au CCAS de Saint-Paul car ça fait longtemps que nous n'avons plus de nouvelles d'eux" nous disait Lydie Louise il y a une heure de ça. "Nous attendons la venue de la directrice de la structure ainsi que la venue d'un élu", précise Dominique Romély, le président de l'Association pour le développement de Saint-Paul qui suit le combat de ces jeunes mères de famille.
Quant à nos questions sur une éventuelle orchestration politique de ces jeunes femmes sans logements sociaux de l'Eperon, la porte-parole s'explique. "Je ne fais pas de politique mais du social. D'ailleurs, je peux vous dire qu'en 2008, nous avons apporté notre soutien lors de la campagne de madame Bello".