Le bras de fer entre les salariés de la Sermat et leur direction intéresse les policiers. Les dockers, à commencer par leur porte-parole emblématique Danio Ricquebourg, sont entendus en ce moment même dans les locaux de la brigade financière à Malartic.
Cette audition fait suite à la plainte déposée par Danio Ricquebourg auprès du Procureur de la République courant du mois d’octobre.
Les dockers soupçonnent leur direction de malversations au sein du groupement d’intérêt économique.
Au mois d’octobre 2013, Danio Ricquebourg, de la CGTR Ports et Docks, avait effectué une première démarche de plainte en se rendant dans les locaux de la gendarmerie de sa ville de rattachement, Saint-Paul. Le syndicaliste s’était vu signifier l’incompétence des militaires pour une affaire touchant le Port Est. La CGTR Ports et Docks avait donc embrayé sans tarder par une plainte auprès du procureur de la République.
Danio Ricquebourg expliquait fin décembre qu’il avait déposé sur le bureau du procureur des dossiers comportant des « pratiques financières complexes », disait-il pour rester poli. Derrière cette affirmation, le syndicaliste se disait en mesure de caractériser les abus de bien sociaux des dirigeants de la Sermat.
Toutefois, la ligne tenue par les dockers a pris un peu plus de consistance à la mi-janvier lors de la remise des deux rapports d’audit : financier et organisationnel. Le syndicat n’a eu de cesse de mettre en doute les « refacturations du personnel de la Sermat détaché à la SRMP (filiale de Kalmar) », mais a aussi alimenté son argumentaire autour du contrat liant la Sermat à la SRMP. Un contrat qui a eu pour conséquence, selon les salariés ,de vider la Sermat de sa substance au profit d’un concurrent direct.