La direction, qui pour le moment refuse tout commentaire, devrait recevoir une délégation aujourd’hui même, afin de reconsidérer la demande des salariés : « A nos revendications, la direction nous a fait une proposition de 8€ d’augmentation de salaires, ce qui est complètement dérisoire. Mais elle devrait quand même nous recevoir à nouveau… Ils se sont vus refuser le marché du grand groupe Vindémia hier soir, et je pense que cela leur a mis un coup de pression ».
Les grévistes tiennent quand même à ne pas pénaliser les clients, et maintiennent le minimum syndical devant les sites. »Par principe, nous ne voulons pas faire ressentir la situation à nos clients« , affirme Manuel de Sousa. »Ceci dit, on a une conscience professionnelle, et nous maintenons un minimum de gardien sur les sites ».
Selon Christian Champigneux, conseiller salarial, 60% des salariés de la Brink’s font grève aujourd’hui.« Il faut savoir qu’un diplôme d’état est requis pour exercer la profession d’agent de sécurité et de gardiennage. Je tiens à préciser que la convention collective a négocier depuis l’année dernière une grille tarifaire qui est très peu respectée. Ici les sociétés de gardiennages cassent les prix ».
Christian Champigneux n’hésite pas à dénoncer justement les marchés au noir: « Il y a énormément de travail dissimulé dans la profession ici à La Réunion. Seule la convention collective respecte la grille tarifaire négociée cette année même en métropole par la SNEPS (Syndicat National des Entreprises de Portage Salarial) qui regroupe notamment les PME, et l’UPS qui représente les deux plus gros groupes de gardiennage sur le plan national, Sécuritas et la Brink’s. Malheureusement à La réunion, lors des appels d’offre, certains proposent 12€ de l’heure, au lieu de 20€ selon la convention ».
D’après le conseiller salarial, un certains nombre de chefs d’entreprises n’auraient pas leur casier judiciaire vierge, condition sine qua non pourtant pour diriger une société de gardiennage. »Je pense qu’il faut une opération coup de poing de la Préfecture qui pour moi a son rôle à jouer, quand on est sait que cela concerne plus de 1.000 entreprises sur l’île ».