La 100ème intervention chirurgicale « robot assistée » s’est déroulée sur le site Nord il y a deux jours, ce 18 janvier 2021, soit presque un an jour pour jour après l’introduction de cette technologie à La Réunion. La direction du CHU et son personnel médical ont dressé le bilan d’une année de pratique.
A ce jour, 102 interventions ont été réalisées à l’aide de robots. La 103ème était en cours ce mercredi, 22 interventions sont programmées au total en janvier. L’ensemble des interventions à l’aide de robots médicaux devrait dépasser les 200 en 2021.
Parmi les 100 patients opérés, une dizaine de jeunes enfants, les patients étaient âgés de 3 ans à 85 ans, pour un âge moyen de 47 ans.
Les organes les plus communément opérés sont l’utérus, le colon, les reins, la prostate et l’estomac avec une durée d’intervention de 3 heures 30 en moyenne. Le plus souvent, il s’agit de tumeurs. Grâce à ces robots, la durée moyenne d’hospitalisation est de 3 jours, là où un temps beaucoup long était préconisé avec l’utilisation de techniques traditionnelles.
« L’humain est très présent, et le robot reste un outil »
Au courant de l’année 2021, de nouveaux chirurgiens vont être formés, permettant ainsi d’élargir les spécialités éligibles aux interventions par robot, dont des interventions en ORL et en chirurgie pulmonaire.
Le Dr Jean-Luc Michel, président du Conseil au bloc et du Comité robot, chef du service de chirurgie infantile nous explique que « les robots sont entrés dans la routine médicale après cette année de finalisation de projet. Les gestes médicaux se banalisent et c’est ce que l’on veut. L’humain est très présent, et le robot reste un outil. »
Magali Pellegrino, IDE (Infirmière Diplômée d’État) au CHU de la Réunion nous explique quant à elle l’importance d’une bonne communication, que les paroles échangées avec les chirurgiens en charge des robots chirurgicaux sont essentielles dans la cohésion d’équipe, et que leur rôle est important pour veiller à la sécurité du patient en assistant le chirurgien en un travail d’équipe.
« En améliorant les technique opératoires, et en réduisant les éventuelles complications post-opératoires, la chirurgie robotique s’ouvre également à des prises en charge ambulatoires, permettant au patient de passer moins de temps à l’hôpital et de rentrer plus rapidement chez lui », souligne Sabrina Wadel, secrétaire générale du CHU de la Réunion.
Au final, c’est toujours le chirurgien qui opère
Pour les patients, les bénéfices sont nombreux. Les gestes sont plus précis en raison de la vision et de l’ergonomie apportées par les instruments robotiques. La qualité des exérèses (extractions de parties organiques) et les résultats fonctionnels sont meilleurs, concernant par exemple l’incontinence ou la préservation des fonctions érectiles en urologie. Là où on réalisait classiquement une grande ouverture pour atteindre une tumeur, le robot permet d’opérer dans des espaces plus petits avec des gestes moins invasifs, d’une grande précision. Les saignements sont diminués, les cicatrices moins grandes, les douleurs moins importantes, et la reprise d’activité plus rapide. Cette technique permet d’augmenter la possibilité d’hospitalisation courte et ambulatoire.
C’est un équipement de pointe que le CHU a décidé d’acquérir avec l’aide de l’ARS-OI, qui entre dans le cadre de ses missions tournées vers l’innovation et l’enseignement, et bien entendu un élément d’attractivité pour des chirurgiens de plus en plus familiarisés à la chirurgie robotique. Cette technique permet à l’ensemble des Réunionnais d’avoir accès aux prises en charge médicales de pointe.
Au final, c’est toujours le chirurgien qui opère. Les robots sont des instruments complémentaires qui permettent d’améliorer les interventions chirurgicales avec une précision inégalée.