Douleurs articulaires récidivantes et fièvre ([Cliquer ici pour lire le témoignage d’une malade du chikungunya victime de rechutes]urlblank:http://www.zinfos974.com/Temoignage-d-une-victime-de-rechutes-du-Chik_a554.html )… Alors que plusieurs centaines de Réunionnais souffrent toujours du chikungunya, que les symptômes caractéristiques sont maintenant bien connus, les recherches effectuées à ce jour ne permettent toujours pas de proposer un traitement efficace contre la maladie. Elles sont en cours, aussi bien en métropole qu’au CHD Félix Guyon de Saint-Denis.
Bernard Gaüzère, praticien hospitalier au CHFG et membre de la cellule nationale de coordination des recherches dengue et chikungunya le confirme: « Les traitements n’ont pour le moment rien donné. Des essais chez l’homme avaient été effectués avec la Nivaquine, un antipaludéen, à la fin de l’épidémie. Le résultat a été infructueux. Il n’y a donc pas de médicaments capables de guérir de la maladie du chikungunya« .
Il faut donc calmer les douleurs avec des traitements dits symptomatiques comme le paracétamol et les anti-inflammatoires, en tenant compte des contre-indications de ces médicaments qui ne sont pas dénués d’effets indésirables.
Concernant la recherche d’un vaccin, les recherches se poursuivent en métropole sous l’égide de l’INSERM (Institut national des sciences et de la recherche médicale). Le virus, cultivé sur des cellules de singe et de souris, permet de multiplier les essais et d’avancer doucement dans la recherche.
Il existe actuellement quatre projets de recherche vaccinale.
En France, c’est sur un vaccin de l’armée américaine, dont les recherches avaient été stoppées à la fin des années 90, que se concentrent actuellement les études. Les essais sur les animaux (macaques) sont très concluants. La prochaine étape, qui débutera l’année prochaine, se fera sur l’être humain (essais dits de phase I). « i[Mais cela prendra plusieurs années avant de disposer d’un vaccin commercial] », rappelle le docteur Bernard Gaüzère. D’autant que la difficulté est de comprendre pourquoi « il existe une très grande hétérogénéité des patients ».
« Nous nous attelons à étudier les types de douleurs et leur intensité », explique la bactério-virologiste médecin, Marie-Christine Jaffar-Bandjee du CHFG, responsable du laboratoire hautement sécurisé dit P3. A La Réunion, c’est dans ce laboratoire classé P3 du CHFG que la recherche se poursuit. « Un travail de collaboration sur les maladies infectieuses et inflammatoires avec notamment le professeur Gasque de l’Université de La Réunion« , précise Christine Jaffar-Bandjee.
Ce laboratoire de haute sécurité a pour vocation de répondre à des exigences légales et techniques de manipulations d’organismes génétiquement modifiés ou de pathogènes dangereux pour l’environnement ou la santé publique.
La Réunion est toujours dans une situation d’inter-épidémie. Il ne faut donc pas baisser la vigilance vis-à-vis des maladies transmises par les moustiques. Il importe donc de maintenir les diverses mesures de lutte contre le chikungunya.
Mais il existe des dizaines d’autres arbovirus menacants et dont certains sont à nos portes: les 4 virus de la dengue, le virus de la fièvre de la Vallée du Rift (Madagascar, Mayotte…) ou encore le West Nile, pour ne citer que les plus dangereux.
Des raisons supplémentaires de multiplier la prévention…