De nombreux commentaires fleurissent sur Facebook, ou même sur Zinfos, qui nous reprochent, de façon souvent très violente, d’avoir coupé le début et la fin de [la vidéo de la bagarre ayant eu lieu à Saint-Gilles]urlblank:https://www.zinfos974.com/%E2%96%B6%EF%B8%8FSigne-d-une-exasperation-grandissante-Bagarre-au-barrage-de-St-Gilles_a134732.html entre un automobiliste excédé par les barrages qui bloquent la Réunion depuis quinze jours, et quelques personnes tenant ce barrage.
On nous dit : « vous n’êtes pas libre et indépendant comme vous le prétendez puisque vous avez censuré cette vidéo ».
Je vais être très clair : Etre libre et indépendant ne veut pas dire faire n’importe quoi.
Le début a été enlevé car il n’apportait aucun élément particulier et intéressant. Une vidéo doit être courte et montrer l’essentiel.
Reste la fin. Qu’y avait-il dessus? On y voit un des tenants du barrage qui se joint à la bagarre, alors qu’il était en train de se faire filmer pour une diffusion sur Facebook (le début de la vidéo), qui attrape la tête de la personne qui est déjà ceinturée par deux personnes, qui la dirige de force face à la caméra et qui demande à son dalon de filmer le visage en gros plan.
L’automobiliste est un zoreil. L’individu en question lui demande s’il habite à la Réunion, ce à quoi il lui est répondu oui. Et alors, il s’adresse à la caméra en demandant à tout le monde de bien regarder son visage, que maintenant tout le monde sait qui il est et qu’il ne pourra plus habiter à la Réunion.
C’est, ni plus ni moins, qu’un appel au lynchage public sur fond de racisme et il était hors de question que nous publions une telle scène.
Ce sont des faits qui sont pénalement répréhensibles et nous aurions été complices si nous les avions diffusés.
D’autres médias ont choisi de diffuser la vidéo en entier. C’est leur responsabilité. Il faudra qu’ils en assument les conséquences.
Pour notre part, nous assumons totalement ce que nous avons fait.
Je le répète : Etre libre et indépendant ne signifie pas la liberté de transgresser la loi.
Hier, les gilets jaunes nous reprochaient de ne pas assez les soutenir. Les autres nous reprochaient d’être trop favorables aux gilets jaunes. Ces critiques des deux camps sont bien la preuve, à mes yeux, de notre indépendance et de notre liberté de penser.
Nous avons choisi de traiter notre article sous l’angle de l’exaspération grandissante dans la population. Exaspération de voir l’économie de l’ile bloquée par quelques dizaines d’individus. Sur ce barrage à Saint-Gilles, ils n’étaient qu’une poignée.
Les gens sont à bout. Certains parlent de monter des équipes pour aller déloger les derniers bloqueurs de route. Certains parlent même de s’armer.
Des milliers de Réunionnais vont perdre leur emploi.
Il est plus que temps que tout cela s’arrête avant qu’un drame ne survienne.
A moins que ce ne soit justement ce que cherchent certains extrémistes. Avoir un martyr, sur la mort duquel on pourra ensuite capitaliser pour de futures luttes politiques.
Le préfet est le représentant de l’Etat et le garant de l’état de droit. Il serait temps qu’il intervienne avant que la ligne jaune ne soit franchie.