
Le 26 juillet dernier, le gouvernement a annoncé la publication d’un rapport intitulé : Perspectives de la filière canne-sucre-rhum-énergie en outre-mer. On apprend qu’il plaide pour “l’ouverture du capital de Tereos Océan Indien à des acteurs locaux à La Réunion”. Le Parti Communiste Réunionnais attire l’attention de l’opinion générale ainsi que celle de toute la filière sur plusieurs points de cette initiative gouvernementale qui, selon les éléments connus, n’est pas à la hauteur des enjeux historiques.
En un demi-siècle seulement, la politique d’intégration a conduit à un désastre. Le dernier rapport de l’Insee signale que la balance commerciale s’établit à 5,300 milliards de produits importés et 286 millions de biens exportés. En 2013, l’Institut avait déjà titré : “La Réunion, un Département socialement hors norme”. A la rentrée de 2021, les parents de 224 000 enfants scolarisés s’attendent à ce que leurs enfants puissent vivre et travailler au pays. Dans ce contexte, l’avenir exige une vision globale.
1-Où est passé le projet agricole global ?
Le 18 juillet 2019, les Ministres de l’Agriculture et des Outre-Mers ont tenu une conférence de presse conjointe pour répondre : “aux interpellations des socioprofessionnels, des élus et des parlementaires des territoires concernés”. Les ministres demandaient : “aux acteurs de la filière de s’engager à bâtir, en lien avec les autres filières agricoles et les élus des collectivités, un modèle agricole qui permette de relever les défis climatiques et sociétaux auxquels il doit faire face tout en tenant compte de l’évolution des tendances de marchés”. Les réflexions devaient aboutir à un “projet agricole global”, en juillet 2020. A ce jour, les Réunionnais ignorent l’existence d’un tel document stratégique.
2-Le respect de tous les acteurs.
Le rapport annoncé par le gouvernement le 26 juillet 2021 est une commande qui a été passée lors du Comité national de transformation agricole des outre-mer du 5 novembre 2020, présidé par les ministres de l’Agriculture et des Outre-mer. Il a été rédigé par une mission de l’Inspection générale des finances, du Conseil général de l’environnement et du développement durable ainsi que du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux. Les syndicats agricoles se plaignent d’avoir été exclus de sa production. Le PCR s’associe à la demande d’une transparence totale.
3-Les choix stratégiques responsables.
S’agissant de l’avenir de La Réunion, le PCR souhaite que les choix stratégiques globaux ainsi que leurs déclinaisons dans un calendrier contraignant soient décidés à La Réunion, entre les acteurs responsables de l’avenir de La Réunion, avec “l’accompagnement durable par l’Etat”. Une gouvernance moderne devrait pouvoir profiter à la population réunionnaise tout au long de la chaîne de production de valeurs ajoutées. L’avenir des planteurs de cannes de La Réunion ne doit pas se trouver dans les mains de betteraviers dont le siège social est situé au Brésil. La participation des Réunionnais au capital de Tereos n’a de sens que si les Réunionnais disposent du pouvoir de décision. C’est une position raisonnable et responsable.
4-Un cadre de travail légitime.
Le Parti Communiste Réunionnais partage l’opinion largement répandue selon laquelle les questions agricoles doivent permettre de “relever les défis climatiques et sociétaux”. Nous pouvons produire un document de synthèse, en 6 mois, en mobilisant une Conférence Territoriale Publique spécifique à tous les acteurs réunionnais.