
François de Rugy fait l'objet de vives critiques depuis quelques jours pour sa façon de présider l'Assemblée nationale.
Les députés de l'opposition -ainsi que certains élus de la majorité sous couvert d'anonymat- ne tarissent pas de critiques sur l'amateurisme de certains députés -ce qui est un peu normal vu le nombre de nouveaux venus- mais aussi et surtout sur les choix qui ont été faits de placer certains députés totalement inexpérimentés à des postes clés, notamment de vice-présidents qui sont amenés à présider les débats en l'absence du président. Lequel se fait remarquer par ses absences répétées. Un soir, au plus fort d'une polémique, le bureau de l'Assemblée n'a par exemple pas pu se réunir car ni le président, ni les membres de son cabinet, n'étaient joignables...
Sans doute pour répondre à ces critiques, François de Rugy a accordé une longue interview au Journal du Dimanche, dans laquelle il fait un certain nombre de propositions pour réformer l'Assemblée nationale.
L'ensemble des journalistes qui ont repris ses propos ont surtout retenu celle proposant que les députés honoraires n'aient plus le droit de prendre le train gratuitement. Pourquoi pas, d'autant que ça permettrait de faire économiser 800.000 euros par an au budget de l'Etat.
Mais bizarrement, les journalistes nationaux ont très peu évoqué une autre mesure, qui constitue pourtant une véritable menace pour la démocratie.
Pour accélérer le vote des lois, François de Rugy propose en effet d'adopter certains projets de loi au terme d'un simple examen en commission et non plus en séance publique.
Ce projet, s'il venait à aboutir, constituerait un véritable déni de démocratie.
Il faut en effet savoir que seul 1/8e des députés siègent en commissions, et principalement des élus "spécialistes" des sujets qui y sont traités. Les mêmes qui sont, soit dit en passant, ceux qui sont le plus sollicités par les lobbys de tous bords qui foisonnent dans les couloirs du Palais Bourbon... Selon de Rugy, seuls ces députés auraient le droit de vote.
Prenons un exemple : je suis député de La Réunion aux affaires culturelles parce que je n'ai pas eu le poids suffisant au sein de mon groupe pour me faire imposer dans une autre commission. Si le projet de de Rugy aboutissait, cela signifierait que je ne pourrais potentiellement plus avoir le droit de voter sur un projet de loi réformant par exemple le statut et les compétences des collectivités d'outremer. Alors même que j'ai été élu et que je suis censé représenter tous les Réunionnais...
Scandaleux !
La souveraineté nationale ne se divise pas en morceaux. Il ne peut y avoir certains députés qui auraient le droit de voter les textes les plus importants parce qu'ils ont réussi à se faire désigner par leurs groupes dans les commissions les plus importantes, et des députés de seconde zone qui voteraient les lois de moindre importance.
Notons au passage, et c'est sans doute là l'objectif avoué de ce projet, que ce dispositif simplifierait outrageusement le travail du gouvernement pour bloquer des textes avec lesquels il n'est pas d'accord. Emmanuel Macron anticipe probablement ainsi des frondes à venir inévitables dans un groupe aussi important et aussi disparate que celui de la République En Marche...
Et pendant ce temps-là, les journaux préfèrent se focaliser sur les 800.000 euros annuels d'avantages aux anciens députés...
Les députés de l'opposition -ainsi que certains élus de la majorité sous couvert d'anonymat- ne tarissent pas de critiques sur l'amateurisme de certains députés -ce qui est un peu normal vu le nombre de nouveaux venus- mais aussi et surtout sur les choix qui ont été faits de placer certains députés totalement inexpérimentés à des postes clés, notamment de vice-présidents qui sont amenés à présider les débats en l'absence du président. Lequel se fait remarquer par ses absences répétées. Un soir, au plus fort d'une polémique, le bureau de l'Assemblée n'a par exemple pas pu se réunir car ni le président, ni les membres de son cabinet, n'étaient joignables...
Sans doute pour répondre à ces critiques, François de Rugy a accordé une longue interview au Journal du Dimanche, dans laquelle il fait un certain nombre de propositions pour réformer l'Assemblée nationale.
L'ensemble des journalistes qui ont repris ses propos ont surtout retenu celle proposant que les députés honoraires n'aient plus le droit de prendre le train gratuitement. Pourquoi pas, d'autant que ça permettrait de faire économiser 800.000 euros par an au budget de l'Etat.
Mais bizarrement, les journalistes nationaux ont très peu évoqué une autre mesure, qui constitue pourtant une véritable menace pour la démocratie.
Pour accélérer le vote des lois, François de Rugy propose en effet d'adopter certains projets de loi au terme d'un simple examen en commission et non plus en séance publique.
Ce projet, s'il venait à aboutir, constituerait un véritable déni de démocratie.
Il faut en effet savoir que seul 1/8e des députés siègent en commissions, et principalement des élus "spécialistes" des sujets qui y sont traités. Les mêmes qui sont, soit dit en passant, ceux qui sont le plus sollicités par les lobbys de tous bords qui foisonnent dans les couloirs du Palais Bourbon... Selon de Rugy, seuls ces députés auraient le droit de vote.
Prenons un exemple : je suis député de La Réunion aux affaires culturelles parce que je n'ai pas eu le poids suffisant au sein de mon groupe pour me faire imposer dans une autre commission. Si le projet de de Rugy aboutissait, cela signifierait que je ne pourrais potentiellement plus avoir le droit de voter sur un projet de loi réformant par exemple le statut et les compétences des collectivités d'outremer. Alors même que j'ai été élu et que je suis censé représenter tous les Réunionnais...
Scandaleux !
La souveraineté nationale ne se divise pas en morceaux. Il ne peut y avoir certains députés qui auraient le droit de voter les textes les plus importants parce qu'ils ont réussi à se faire désigner par leurs groupes dans les commissions les plus importantes, et des députés de seconde zone qui voteraient les lois de moindre importance.
Notons au passage, et c'est sans doute là l'objectif avoué de ce projet, que ce dispositif simplifierait outrageusement le travail du gouvernement pour bloquer des textes avec lesquels il n'est pas d'accord. Emmanuel Macron anticipe probablement ainsi des frondes à venir inévitables dans un groupe aussi important et aussi disparate que celui de la République En Marche...
Et pendant ce temps-là, les journaux préfèrent se focaliser sur les 800.000 euros annuels d'avantages aux anciens députés...