Dimanche, Laurent Wauquiez, ministre des Affaires européennes, a jeté un pavé dans la marre en expliquant vouloir faire passer une loi à l’Assemblée nationale, dans les 10 jours à venir, pour dénoncer « les dérives de l’assistanat » en France. Son but est de demander aux bénéficiaires des minima sociaux, c’est à dire le RSA, d’assumer cinq heures par semaine de service social.
Une décision justifiée pour le ministre qui qualifie l’assistanat comme le « cancer de la société française« . Laurent Wauquiez souhaite également imposer aux bénéficiaires des minima sociaux de plafonner le cumul des aides à 75% du Smic, une loi déposée par son groupe, la Droite sociale, va être proposée dans ce sens à l’Assemblée Nationale.
Les réactions n’ont pas tardé à pleuvoir un peu partout ce matin. La première à « dégainer », Marie-George Buffet, ex-première secrétaire du Parti communiste, qui a qualifié les propos de Laurent Wauquiez de « scandaleux« . Selon elle, « les personnes au RSA ne demandent pas cinq heures de travail social, mais elles veulent travailler et gagner le Smic« , a-t-elle expliqué sur France Info. Même son de cloche du côté de Manuel Valls, pour lui le gouvernement s’attaque une nouvelle fois aux chômeurs en les prenant pour des « boucs émissaires de la crise« , ce qui est, pour le candidat aux primaires PS et député de l’Essonne, « tout a fait insupportable« .
« J’attends d’avoir le texte sous les yeux pour me prononcer »
« On ne vit pas bien avec le RSA« , a souligné Nicole Maestracci, présidente de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale, sur France Info, « le montant de l’aide ne s’élève qu’à 486 euros« . Pour elle il s’agit de propos « démagogiques et polémiques » alors que le nombre de fraudeurs chez les bénéficiaires des minima sociaux ne s’élève qu’à 2,5% selon une étude parue dernièrement.
A la Réunion aussi cette annonce de Laurent Wauquiez fait débat. Contacté, René-Paul Victoria, député UMP et rapporteur de la mise en œuvre du revenu de solidarité active en Outre-mer, a expliqué que cette mesure ne doit pas s’imposer dans « le cas du RSA Socle (ndlr : les personnes dépourvues de revenus professionnels perçoivent une allocation forfaitaire selon un barème qui varie en fonction de la composition du foyer et du nombre de personnes à charge) car il concerne les personnes les plus en détresse« . Mais le député ne semble pas contre lorsqu’il s’agit du RSA chapeau (ndlr : apporte un complément de revenu aux travailleurs dont les revenus sont inférieurs à un certain seuil), « cela a du sens mais j’attends d’avoir le texte sous les yeux pour me prononcer« .