L’association des professeurs de SES est inquiète de l’avenir de son enseignement, en raison de la réforme du baccalauréat, qui supprime les séries.
Exit les séries S, L, ou encore SES, le gouvernement souhaite « un parcours personnalisé ». De la première à la terminale, les lycéens auront désormais un tronc commun d’enseignement, fait de sept matières (philosophie, français, histoire-géographie, LV1 et LV2, EPS, enseignement scientifique, et enseignement moral et civique), et dont les maths et les SES, matières phares des séries S et SES disparaissent. Les élèves de seconde choisiront trois « enseignements de spécialité », parmi onze matières, dont les SES. En revanche, les SES seront enseignées à tous les élèves de seconde, contrairement à la scolarité actuelle.
Cependant, nous précise Ludovic Angapin, secrétaire de L’APSES, les sciences politiques seront intégrées à l’histoire-géo, quant à l’économie approfondie, elle disparait des programmes. Globalement, les SES vont perdre des heures de cours, l’option SES de première sera enseignée 4 heures au lieu de 5 par semaine. En seconde, malgré le caractère obligatoire de la discipline, celle-ci ne sera enseignée qu’une heure et demi par semaine.
L’APSES estime que la disparition progressive des SES est dommageable à la formation intellectuelle et au développement de l’esprit critique des élèves. Ils constatent la prédominance d’éléments de langage néo-libéraux, tels « le marché », « le profit », et craignent la disparition du social et du politique dans les nouveaux programmes. « Nous avons pour objectif de former des citoyens éclairés, mais sans formation initiale, comment penseront-ils la chose politique? », s’inquiète Michel Lebon, co-secrétaire de l’APSES Réunion. « Les programmes sont écrits par des politiques, il y a toujours une idéologie qui les sous-tend, l’actuelle est clairement néo-libérale », conclut-il.