C’est habillés en noir que les hôteliers, restaurateurs, loueurs de voitures et autres professionnels du tourisme à La Réunion manifestent leur colère et leur inquiétude devant le tribunal de commerce ce mercredi. Une cinquantaine de professionnels ont répondu présents.
Excédés par une crise sanitaire qui continue d’affecter le secteur, ils réclament la levée immédiate de la quarantaine à l’arrivée à La Réunion. La date du 10 juillet prochain, annoncée par le gouvernement, est bien trop lointaine, selon eux, pour permettre une reprise de l’activité dans les temps, et empêcher ainsi la fermeture d’entreprises en difficulté et la suppression d’emplois.
« Nous voulons faire prendre conscience au gouvernement que les mesures appliquées à La Réunion sont complètement injustes, et constituent une exception de ce qu’il se passe à niveau national. En France métropolitaine et en Corse, on peut se déplacer librement, sans quatorzaine, sans quotas dans les avions. Ce qui est possible là-bas doit être également possible ici », explique Patrick Serveaux, président de L’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH).
Pas question remettre en question la sécurité du territoire, mais bien d’adapter les mesures de prévention: les professionnels proposent la mise en place d’un test avant le départ des voyageurs se rendant sur notre île.
Alors que les grandes vacances approchent à grands pas, et que la liberté de circuler reprend partout en Europe, les professionnels peï craignent de perdre de précieuses semaines pendant lesquelles les touristes programment leurs voyages:
« Nous n’avons aucune visibilité sur l’évolution de l’aérien. Pendant que les ventes commencent à niveau national vers d’autres destinations, à La Réunion il n’y a aucune certitude sur la fin de la quarantaine. Et alors que les gens commencent à planifier leurs vacances de fin d’année, s’il y a encore un quelconque doute sur la destination Réunion, notre saison haute qui commence en octobre risque d’y passer », alerte Catherine Frecaut, présidente du syndicat des agences de voyages de La Réunion.
Si la date du 10 juillet peut sembler proche, les semaines qui viennent pourraient malgré tout être déterminantes pour le reste de l’année. Dès lors, les professionnels sont dans l’incompréhension quant aux décisions du gouvernement:
« Il n’y a pas de raisons qu’on ne soit pas traité de la même manière que les autres », indique Philippe Doki-Thonon, restaurateur (Le Roland Garros), ce qu’on veut c’est travailler normalement, comme nos collègues métropolitains. Et si ce n’est pas possible avant le 10 juillet, que le préfet ou l’ARS viennent nous dire pourquoi ce n’est pas possible. On peut l’entendre, mais jusqu’à maintenant on ne comprend pas. »
Une délégation a rendez-vous avec Jacques Billant, le préfet de La Réunion, cet après-midi, afin qu’il porte leur message jusqu’à Paris, puisque seul le gouvernement est en mesure de modifier les protocoles de quatorzaine à l’arrivée sur notre département.