Je me permets en tant que simple citoyenne et consommatrice, illustrement inconnue, de vous faire part de mon questionnement et pardonnez moi, par avance pour cette lettre qui peut paraitre effrontée, n’étant pas écrite par une spécialiste de l’économie.
C’est en effet en faisant mes courses alimentaires dans un hypermarché de l’île que je réfléchissais en même temps à votre intervention sur un plateau de télévision locale.
Vous nous avez expliqué certes de manière relativement brève, compte tenu des contraintes de format audiovisuel, que la Réunion allait de nouveau faire face à une explosion des prix, notamment sur les denrées alimentaires de notre alimentation créole : le riz, le sucre, etc…, augmentation pouvant atteindre sur certains produits plus de 30%. La faute a, d’une part, la stratégie de mondialisation des multinationales qui boudent des marchés trop petits la Réunion, l’île Maurice et dans une moindre mesure l’Afrique du Sud par exemple, mais d’autre part, la pandémie du Covid 19.
Outre le fait que cette explosion de l’épidémie ait mis à mal les industries, les PME et les TPE de notre tissu économique fragile (compensé en partie par les subventions de l’Etat… pour certains secteurs), les ménages réunionnais ont de manière générale subi également de plein fouet le Covis et ses conséquences.
Or à aucun moment, je n’ai entendu nos politiques, nos associations de défense de consommateurs ou l’ADIR ou encore le MEDEF (liste nos exhaustive), des leaders mieux informés que moi… faire des proposition de renégociation des grilles de salaires que ce soit dans les secteur public et privé, permettant comme vous le dites de « compenser » cette hausse et essayer de maintenir un pouvoir d’achat qui se réduit comme peau de chagrin.
Vous appelez de vos vœux des subventions de l’Etat et de la Région, subventions qui on le sait ne tombent pas du ciel mais sont le fruit du labeur des entreprises et des salariés, souvent modestes, qui paient des impôts et des taxes… sur les produits de consommation.
Je me sens ainsi doublement pénalisée car je vais payer plus cher des biens de consommation courants (dont les taxes sont répercutées de toutes façons sur les prix de vente) mais également au titre de contribuable.
Ce fait établi, je m’interroge quant aux salaires qui n’ont pas été revus et renégociés depuis plus de 25 ans dans les entreprises pour des métiers aussi pénibles que caissières, manœuvres… ou d’adjoint administratif ou rédacteur (catégorie C et B) dans les collectivités puisque l’indice est gelé depuis ce nombre d’années sans possibilité de promotions.
Se pose donc à moi la question légitime, me semble t’il, de la valorisation du travail et de la limite à la solidarité.
Une Réunionnaise qui s’interroge