C’est une note qui a fait grand bruit chez les agriculteurs: la Fédération départementale des groupements de défense contre les organismes nuisibles (FGDON) y indique que, selon un courrier de la préfecture en date du 3 février, « la vente pour les particuliers de phéromones à base de Méthyl eugénol est suspendue ».
Le FGDON était jusqu’alors en charge de distribuer les pièges à base de phéromones aux agriculteurs mais aussi aux particuliers, pour lutter contre la mouche des fruits, qui ravage les récoltes de l’île. Interrogée, la préfecture a répondu que cette décision est due au caractère cancérigène, mutagène et reprotoxique de la substance. Ainsi, seuls les agriculteurs titulaires d’un Certiphyto (un certificat d’aptitude à la manipulation de produits phytopharmaceutiques) peuvent-ils désormais utiliser les pièges à phéromones, qui ont pourtant fait leurs preuves.
Une particulière, en formation à la chambre d’agriculture, regrette cette décision, qui selon elle, mettra à mal les efforts déployés pour lutter contre le nuisible. En effet, explique-t-elle, « si ma parcelle est située près de celle d’un agriculteur et que je n’ai pas droit aux pièges à mouches, cela ne sert à rien que mon voisin les utilise. »
La préfecture explique que les méthodes suivantes demeurent à la portée des particuliers: le ramassage des fruits piqués ou tombés au sol, l’ensachage des fruits piquets, pour tuer les larves par la chaleur, et enfin la mise en place d’augmentariums, des pièges dans lesquels sont placés les fruits piqués, qui permettent la libération du parasitoïde Fopius arisanus, prédateur de la mouche des fruits, de son nom savant Bactrocera dorsalis.
Il reste à espérer que ces méthodes seront suffisantes pour contrer l’infestation malgré l’interdiction des pièges aux particuliers.