
"La Région n'a pas tenu sa promesse. Aujourd'hui, seules les collectivités peuvent nous sauver d'une mort certaine. Ma trésorerie est à zéro et tous mes engins sont à l’arrêt. Depuis la semaine dernière, je n’ai plus aucun chantier. Nous sommes en difficulté depuis le mois de juin et j’ai dû licencier la moitié de mes ouvriers" déplore Hermann Elise, jusqu’ici porte-parole des terrassiers.
Maintenant, il a décidé de faire plus ou moins cavalier seul, et regrette le manque de solidarité des petites entreprises réunionnaises. "Nous étions un petit comité à venir réclamer les chantiers que la Région nous avait promis l’année dernière. Mais ce ne furent que de belles promesses. Notre situation reste inchangée depuis que nous descendons dans la rue. J’ai été le premier à dire que les petites entreprises du bâtiment allaient disparaître, vu que les chantiers ne sont attribués qu’aux plus gros depuis un an".
Accompagné de trois autres chefs d’entreprises TPE et PME, dont Laurent Boyer, président de l’Association pour la valorisation des entreprises commerciales et artisanales, Hermann Elise a été reçu par Jean-Yves Dalleau, un des collaborateurs de Paul Vergès, qui leur a promis de rapporter leurs revendications au président dès son retour.
"Paul Verges a prétendu que c’est lui qui sortira la Réunion de la crise, mais il n’était pas là pour nous accueillir. Nous aurions aimé rencontrer Raymond Lauret mais il est en déplacement en Inde avec le président. Je veux une solution à court-terme aujourd'hui : un chantier rapidement, pour ne pas devoir mettre la clé sous la porte", a déclaré Hermann Elise
Les entrepreneurs se sont ensuite rendus au Conseil Général, où ils ont été reçus par le directeur de cabinet Anthmane Aboubacar. "Il nous a écouté d’un oreille attentive, et j’espère que notre voix sera portée au plus haut. Je suis désolé de dire qu’il y a des arrangements qui se font au plus haut"…
Le terrassier regrette le manque de solidarité des autres chefs d’entreprises. "Si les autres ne nous suivent pas dans nos manifestations, c’est parce qu’ils ont peur d’être dans la ligne de mire des grands décideurs qui font la pluie et le beau temps à la Réunion... Mais mi compte pas devenir clochar demin et mi veu pas non plus que l’huissier i saisi mon entreprise. Kan y fo allé en guerre é bien mi sava" !
Aujourd’hui la situation est telle que tous les employés sont à temps partiel. "Depuis le mois de janvier, mes dix salariés, alors que j’en avais encore vingt l’année dernière, sont à mi-temps pour l’instant. J’attends des collectivités ou de la Région un chantier qui nous permettrait seulement de survivre. Je veux un geste tel qu’un chantier à 15.000 euros, ce qui me permettrait de tenir encore quelques semaines".
En effet, malgré un manque de solidarité chez les petites entreprises du bâtiment, Hermann Elise compte mettre en place une coopérative d'ici un mois, pour faire face aux gros groupes qui décrochent les appels d’offres en cassant les prix du marché. "Les entreprises STPP, Salem, VRPM et moi même nous nous donnons un mois pour rassembler chacun un capital de 20.000 euros pour monter une coopérative, et faire face aux monopoles des grands groupes du BTP qui divisent les prix par quatre pour obtenir les marchés".
C’est effectivement "la crise", et certains en profitent. "Je n’ai plus un centime dans ma trésorerie. Les entreprises qui m’ont demandées d’intervenir sur leurs chantiers l’année dernière refusent de me payer leurs dettes. Comme c’est la crise, certaines attendent que nous coulions en faisant appel des poursuites que nous avons entamées pour gagner du temps, et d’autres sont sincères et sont elles aussi en mauvaise posture. Tout ça représente 150.000 euros, mais c’est la crise pour tout le monde, me dit-on"…
Si jusqu’ici ces petites entreprises tirent la langue, elles ne trouvent plus non plus d’arrangements possibles avec leurs créanciers, et ce sont des licenciements en masse qui risquent de venir gonfler les rangs des chômeurs demain…
Maintenant, il a décidé de faire plus ou moins cavalier seul, et regrette le manque de solidarité des petites entreprises réunionnaises. "Nous étions un petit comité à venir réclamer les chantiers que la Région nous avait promis l’année dernière. Mais ce ne furent que de belles promesses. Notre situation reste inchangée depuis que nous descendons dans la rue. J’ai été le premier à dire que les petites entreprises du bâtiment allaient disparaître, vu que les chantiers ne sont attribués qu’aux plus gros depuis un an".
Accompagné de trois autres chefs d’entreprises TPE et PME, dont Laurent Boyer, président de l’Association pour la valorisation des entreprises commerciales et artisanales, Hermann Elise a été reçu par Jean-Yves Dalleau, un des collaborateurs de Paul Vergès, qui leur a promis de rapporter leurs revendications au président dès son retour.
"Paul Verges a prétendu que c’est lui qui sortira la Réunion de la crise, mais il n’était pas là pour nous accueillir. Nous aurions aimé rencontrer Raymond Lauret mais il est en déplacement en Inde avec le président. Je veux une solution à court-terme aujourd'hui : un chantier rapidement, pour ne pas devoir mettre la clé sous la porte", a déclaré Hermann Elise
Les entrepreneurs se sont ensuite rendus au Conseil Général, où ils ont été reçus par le directeur de cabinet Anthmane Aboubacar. "Il nous a écouté d’un oreille attentive, et j’espère que notre voix sera portée au plus haut. Je suis désolé de dire qu’il y a des arrangements qui se font au plus haut"…
Le terrassier regrette le manque de solidarité des autres chefs d’entreprises. "Si les autres ne nous suivent pas dans nos manifestations, c’est parce qu’ils ont peur d’être dans la ligne de mire des grands décideurs qui font la pluie et le beau temps à la Réunion... Mais mi compte pas devenir clochar demin et mi veu pas non plus que l’huissier i saisi mon entreprise. Kan y fo allé en guerre é bien mi sava" !
Aujourd’hui la situation est telle que tous les employés sont à temps partiel. "Depuis le mois de janvier, mes dix salariés, alors que j’en avais encore vingt l’année dernière, sont à mi-temps pour l’instant. J’attends des collectivités ou de la Région un chantier qui nous permettrait seulement de survivre. Je veux un geste tel qu’un chantier à 15.000 euros, ce qui me permettrait de tenir encore quelques semaines".
En effet, malgré un manque de solidarité chez les petites entreprises du bâtiment, Hermann Elise compte mettre en place une coopérative d'ici un mois, pour faire face aux gros groupes qui décrochent les appels d’offres en cassant les prix du marché. "Les entreprises STPP, Salem, VRPM et moi même nous nous donnons un mois pour rassembler chacun un capital de 20.000 euros pour monter une coopérative, et faire face aux monopoles des grands groupes du BTP qui divisent les prix par quatre pour obtenir les marchés".
C’est effectivement "la crise", et certains en profitent. "Je n’ai plus un centime dans ma trésorerie. Les entreprises qui m’ont demandées d’intervenir sur leurs chantiers l’année dernière refusent de me payer leurs dettes. Comme c’est la crise, certaines attendent que nous coulions en faisant appel des poursuites que nous avons entamées pour gagner du temps, et d’autres sont sincères et sont elles aussi en mauvaise posture. Tout ça représente 150.000 euros, mais c’est la crise pour tout le monde, me dit-on"…
Si jusqu’ici ces petites entreprises tirent la langue, elles ne trouvent plus non plus d’arrangements possibles avec leurs créanciers, et ce sont des licenciements en masse qui risquent de venir gonfler les rangs des chômeurs demain…