Pas de psychose chez les pêcheurs du littoral saint-leusien. Pour preuve, nombre d’entre eux n’étaient même pas au courant des dernières nouvelles de la matinée. A la vue de la photographie prise par un touriste hier au coucher de soleil, les avis restent partagés.
Alexandre, son père et son oncle sont sur le petit port de la ville de Saint-Leu. A quelques mètres du bout de la digue où ils ont choisi de poser leurs cannes à pêche, ils s’avancent à évoquer différentes pistes.
Le premier à dégainer est Jacky. Un quart de seconde lui aura suffi pour identifier, selon lui, une raie qui replierait ses nageoires, en l’air. « C’est une raie, pour moi, y’a pas de doute ».
« Il est bon celui qui a fait la photo montage », rigole le père d’Alexandre, adepte de cette pêche loisir, prétexte à une troisième mi-temps.
Alexandre, qui est le premier à jeter sa ligne, reste troublé par la proximité des deux éventuels ailerons de requins. « Pourquoi seraient-ils si proches ? ». Mais à aucun moment il ne tranchera. Les pieds au sec, sur la digue, une bonne partie de pêche s’annonce. Après seulement 5 minutes d’exercice, un petit poisson est ressorti de l’eau, avant d’être immédiatement relâché. « Une tortue ! Ici, elle sort la tête de l’eau », repère Alexandre. Celle-ci s’approche en effet de l’entrée du petit port et nous rappelle que le coin est réputé, avec la ferme Kélonia à 1km de là, au bout du lagon.
Un peu plus loin sur la digue, William n’est lui pas un pêcheur saint-leusien. « Toute ma famille lé en train de prendre l’air sous les filaos, mi vient pêcher en attendant« . A la vue du cliché, il se mouillera pour privilégier la piste de deux requins côte à côte.
Il est midi, la publication par la mairie de Saint-Leu du cliché a au moins le mérite de faire se jeter à l’eau des non spécialistes.