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Les pêcheurs de la SAPPMA vents debout contre la préfète des TAAF et le président du Comité régional de la grande pêche

Les quatre-vingt dix petits pêcheurs de la SAPPMA, actionnaires de Réunion Pêche Australe, exclu de la pêcherie de légine française pour la période 2019-2025, ont décidé de ne pas bloquer La Réunion pour l’instant et de laisser la justice administrative se prononcer sur l’irrecevabilité des critères d’attribution des quotas définis par la préfecture des TAAF. […]

Ecrit par N.P – le jeudi 29 août 2019 à 17H30
Les quatre-vingt dix petits pêcheurs de la SAPPMA, actionnaires de Réunion Pêche Australe, exclu de la pêcherie de légine française pour la période 2019-2025, ont décidé de ne pas bloquer La Réunion pour l’instant et de laisser la justice administrative se prononcer sur l’irrecevabilité des critères d’attribution des quotas définis par la préfecture des TAAF. En attendant, ils ont prévu d’aller réclamer leur manque à gagner auprès du président du Comité de la grande pêche, rendu lui aussi responsable de leur exclusion.

Les quatre-vingt-dix associés de la société des artisans pêcheurs professionnels des mers australes (SAPPMA) se sont concertés suite à leur exclusion de la légine des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) pour les six prochaines années, consécutif au rejet de la demande de quota de légine de Réunion Pêche Australe (RPA), dont ils sont actionnaires à hauteur de 25%.

Remontée contre l’Etat qui a orchestré pendant deux années son éviction de la légine et contre Bertrand Baillif, le président du Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins (CRPMEM) de La Réunion, qui s’est vendu à la grande pêche australe pour faire exclure les petits pêcheurs, la SAPPMA entend ne pas en rester là.

Déterminés, les petits pêcheurs ont pensé mener des actions de blocage du Port ouest et des axes routiers puisque cette méthode est la seule sur l’île permettant d’être écoutés par les autorités et d’interpeller l’opinion publique. Mais le respect des libertés des Réunionnaises et des Réunionnais a finalement primé pour l’instant.
Des recours vont d’abord être introduits très prochainement auprès de la préfecture des TAAF, d’une part, ainsi qu’à l’adresse du Tribunal administratif, d’autre part, pour contester la légalité des critères d’attribution du plan de gestion de la pêcherie de légine.

À ce propos, les petits pêcheurs de la SAPPMA disent être écœurés par l’attitude de la préfète des TAAF et plus généralement du Gouvernement, qui ont tous deux pris le parti de les exclure de la pêcherie australe en utilisant des critères protectionnistes et de sauvegarde écologique pour accroître, dans les quelques jours qui ont suivi, de 85 tonnes le total admissible de capture (TAC) de la légine au profit de l’oligopole des armements historiques.

Après l’exclusion de Réunion Pêche Australe, ce sont donc 185 tonnes supplémentaires de quotas de légine, soit plus de 2,5 millions d’euros de résultats nets complémentaires par an, que l’Etat a décidé de faire bénéficier aux armements historiques que sont la SAPMER, CAP BOURBON, COMATA et PECHE AVENIR en sacrifiant les compléments de revenus et de retraite qu’escomptaient les petits pêcheurs de cette pêcherie. Ce sont plus de 7000 euros annuels qu’auraient dû obtenir les petits pêcheurs par leur participation à l’actionnariat de Réunion Pêche Australe. Ces compléments résultaient de leur travail et de leur entreprenariat, deux valeurs que prône le Président de La République dans son modèle de cohésion sociétale.

La SAPPMA entend par ailleurs obtenir réparation de ce manque à gagner auprès de Bertrand Baillif, le président du Comité régional de la grande pêche, qui au motif d’une contribution qui a rapporté moins de 250 euros par an à chaque petit pêcheur depuis trois ans, les a sacrifiés au profit des armements historiques, qui brassent plus de 60 millions d’euros de résultats nets annuels. Les petits pêcheurs prévoient de demander des comptes au soi-disant président des pêcheurs, qui les a abandonnés. A qui profite ce sacrifice ? Aux armements historiques, c’est déjà démontré, mais ce ne sont certainement pas les seuls à en bénéficier… puisque dans leur oligopole, certains ont déjà été coutumiers de ces pratiques dans plusieurs pays africains et même à La Réunion.

La SAPPMA n’exclut pas, si elle n’obtient pas gain de cause auprès du Comité régional de la grande pêche, d’interpeller le Président de La République au cours de son déplacement à La Réunion pour obtenir, d’une part, le départ de la préfète des TAAF du fait du mépris qu’elle n’a cessé d’afficher au regard des petits pêcheurs et plus largement des Réunionnaises et des Réunionnais et, d’autre part, des explications sur les motivations de l’Etat d’une privatisation de la légine australe au profit des quatre armements historiques. Bertrand Baillif portera l’entière responsabilité des suites de ce mouvement s’il ne parvient pas à réparer le préjudice subi par les petits pêcheurs.

 

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