Le "Plan régional de surveillances des pêches dans le Sud-Ouest de l’océan Indien" est à l’eau. Volonté conjointe des cinq Etats (France, Seychelles, Madagascar, Maurice, Comores) prenant part à la Commission de l’océan Indien (COI), le bébé prend aujourd’hui la forme d’une lutte mutualisée face à la pêche illégale.
Autour du Préfet Michel Lalande, les inspecteurs des pêches des cinq pays du bassin Sud-Ouest de la zone océan Indien sont venus signer un pacte d’entraide et de mutualisation des moyens. Le gain de temps décisionnel est mis en avant. En effet, avec le nouveau dispositif régional de contrôle qui prend forme, c’est l’affranchissement des limites administratives qui sont sur les rails. En clair, chaque patrouilleur, qu’il soit de Madagascar ou des Seychelles, était contraint jusqu’à maintenant d’opérer dans sa zone. Un jeu auquel s’accomodait les pirates des mers, bien conscients des limites administrative et diplomatique. Tout au long de l’année déjà, des navires militaires et cinq patrouilleurs civils de haute mer dédiés au contrôle des pêches surveillent les zones économiques exclusives de ces cinq pays.
Une ressource en or
Derrière ce plan qui s’attaque au surcoût engendré par une lutte qui s’organisait jusque-là pays par pays, c’est aussi le dessein d’un outil de régulation pour le développement durable des activités de pêche qui se concrétise.
"C’est de l’or ! La pêche, et notamment celle du thon, est un enjeu majeur pour les économies des Etats insulaires riverains de la zone", concède Xavier Nicolas, le coordonateur technique régional de la Commission de l’Océan Indien. Préserver l’essentiel, c’est aussi le message que la Commission a voulu faire passer cet après-midi en préfecture avec les "patrouilleurs des mers" des pays de la zone.
L’océan Indien est le seul espace maritime où la ressource n’est pas encore surexploitée à un niveau irrémédiable, mais la vigilance est de mise et encore plus dès aujourd’hui. Et si la dissuasion en mer ne suffit pas, les grands moyens seront déployés. La COI expérimente l’emploi de nouvelles technologies avec l’utilisation de satellites de surveillance pour détecter les bateaux en infraction.