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Les patrons des paillotes répliquent: « Qui a facilité les violences dimanche ? »

Les tenanciers de 5 restaurants de plage tiennent ce matin une conférence de presse à l'Hermitage. Ils livrent leur réaction à la manifestation de dimanche, qui a tourné au saccage organisé du Coco Beach et de La Bobine.

Ecrit par zinfos974 – le mardi 10 avril 2018 à 10H54

Dimanche matin, une manifestation du mouvement anti-paillotes s’est terminée par la casse à coups de masse des restaurants de plage Coco Beach et La Bobine. Une partie des manifestants, aux cris de « La Réunion aux Réunionnais » ont détruit des palissades, du mobilier, et une terrasse en bord de mer, sous le regard impuissant du personnel et des clients, les gendarmes n’ayant pas empêché la destruction, de par la présence d’enfants. Deux casseurs étaient hier en garde à vue.

Au nom des cinq gérants des établissements visés (Le Mivéal, Loca Plage, le K’Banon, Coco Beach, La Bobine) par le collectif DPM et le KURR, l’avocat lqbal Akhoun a pris la parole : « On entend dire qu’il y a une justice à deux vitesses. C’est faux ! On ne peut pas laisser dire de telles inepties. Actuellement, une décision de justice a été ordonnée en référé, qui ordonne peut-être la suspension des AOT. Mais c’est une décision provisoire, elle n’est pas définitive ! Nous pouvons exercer des recours, comme tout citoyen. Le tribunal administratif ne s’est pas prononcé sur le fond.

Les activités des restaurants de plage sont exercées en toute légalité aujourd’hui. Ça c’est fondamental. Arrêtons de dire le contraire ! Et aucune autorité, quelle qu’elle soit, ne pourrait prendre la décision de fermeture dès lors que la justice ne s’est pas prononcée définitivement. Nous avons nos droits, comme tout citoyen. Arrêtez de dire qu’il y a une justice à deux vitesse, c’est faux !

Un groupe d’individus, organisés, manipulés, pour certains armés, ont fait irruption dans les établissements de plage. Des menaces ont été proférées, certains ont dit : ‘la prochaine fois on viendra mettre le feu, avec vous dedans’. Des menaces à caractère raciste ont été proférées. On a voulu casser l’outil de travail de ces salariés.

Bien sûr les établissements ont porté plainte. Dimanche, des violences extrêmement graves ont été commises ici. Rien. Aucun discours identitaire, quel qu’il soit, ne peut légitimer la violence.

Pour moi, le plus important est de savoir qui est l’instigateur du mouvement. Il faut que l’enquête identifie cette personne ou ces personnes. Je vous rappelle qu’il y a quelques semaines, le doyen de la faculté de droit de Montpellier a été placé en garde à vue pour avoir ‘facilité les violences’. Qui a facilité les violences dimanche ? Je suis sûr que les enquêteurs pourront le déterminer. »

Les établissements ont déposé un recours devant le Conseil d’Etat contre la décision du tribunal administratif. Comme il s’agit d’un référé, la décision n’a pas autorité de chose jugée, contrairement à un jugement sur le fond, l’avocat semble serein quant à l’issue de l’affaire, le Conseil d’Etat peut en effet invalider le référé.

Sur le fond du problème, à savoir l’implantation des restaurants trop près de la plage, l’avocat indique que les établissements sont volontaires pour trouver une solution à l’amiable, et reculer leurs restaurants. Pour ce faire, Iqbal Akhoun réclame une véritable négociation, afin de trouver à l’amiable une solution satisfaisante pour toutes les parties. 

Quant aux instigateurs des violences et menaces proférées dimanche, l’avocat s’interroge sur la soudaineté du mouvement anti-paillotes, après 40 ans d’existence, et accuse en filigrane des politiques de manipuler l’opinion, réveillant des démons identitaires, afin de se positionner pour les municipales de 2020 à Saint-Paul.

Interrogé, le chef pâtissier de La Bobine confie ne plus dormir depuis les évènements de dimanche, et craindre une agression, envers lui ou un collègue, à la sortie du travail.

 

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