L’UNL Réunion, l’UNEF Réunion et l’AJFER, 3 organisations de jeunes, ont organisé une conférence de presse, hier, à Saint-Pierre. Ils dénoncent notamment la diminution des postes aux concours de recrutements pour 2011, ainsi que celles des contrats aidés qui participent à la vie éducative. « Les chiffres sont bien plus graves et vont peser sur l’avenir des jeunes. » Le rectorat a annoncé 162 suppressions de postes d’enseignants mais on ne sait toujours pas combien de postes seront supprimés pour les contrats aidés.
Alexis Chaussalet, le responsable fédéral de l’UNL (Union nationale des lycéens) ne mâche pas ses mots. « Les effectifs par classe augmentent considérablement, les conditions optimum d’enseignement ne sont plus réunies et la situation empire à mesure des réductions de postes ». Selon lui, l’Éducation nationale n’offre plus les garanties de pouvoir s’intégrer, l’école ne permet plus « d’enrayer la reproduction sociale ».
Le jeune responsable fédéral rappelle que « sur les 162 suppressions de postes, une seule concerne l’enseignement privé », ce qui pour lui est révélateur du manque d’intérêt des responsables politiques pour l’école publique .
Le lycéen évoque également la mise en place de la réforme des lycées, il pressent un « retentissant fiasco » si parallèlement les réductions de postes se poursuivent. Il appelle donc « tous les lycéens présents aux conseils d’administration de leurs lycées à voter contre la DHG » (Dotation Horaire Globale), c’est-à-dire l’enveloppe d’heures attribuée à un l’établissement pour assurer la totalité des enseignements.
Une démographie différente de celle de la métropole
Du coté des étudiants, le discours ne se veut pas moins alarmiste. Gilles Leperlier, le président de l’AJFER Réunion, évoque la grande différence de la démographie entre La Réunion et la métropole. « Il y a de moins en moins de postes au concours mais cela ne correspond pas à la démographie réunionnaise. En métropole, la croissance démographique est plus faible, pourtant il y avait 95 postes ouverts au concours du premier degré en 2010, il n’y en aura que 51 cette année, c’est tout-à-fait insuffisant » précise t-il. D’ailleurs d’après les chiffres communiqués par le rectorat, il y a 407 élèves de plus cette année dans l’académie, ce qui représente une croissance significative par rapport à l’année scolaire précédente.
Stéphane Maillot, le vice-président de l’UNEF Réunion, dénonce, quant à lui, les nouvelles modalités d’accès aux études universitaires : « Les vœux doivent être faits entre le 20 janvier et le 20 mars. La rentrée universitaire étant en août, il se passe plusieurs mois entre les vœux et la rentrée, ce qui ne laisse pas de place pour les changements d’orientation ». L’étudiant en droit nous explique également que le site internet impose de préciser sa nationalité, ce qui de son point de vue est discriminatoire, tout comme la mise en place de tests qui ne sont pas appropriés et qui « peuvent fermer les portes d’une filière à un étudiant ». Il prévient que « l’UNEF sera également particulièrement attentive aux réductions de postes des contrats aidés qui sont indispensables à l’organisation des études universitaires dans de bonnes conditions. »
Derrière ces préoccupations, c’est la problématique du chômage à La Réunion qui inquiète les jeunes. Lycéens et étudiant prévoient de continuer à se mobiliser.