Paul Vergès et Elie Hoarau ont profité de la tribune qui leur était offerte hier soir à l’occasion des discours de félicitations adressés à Maurice Gironcel et à ses militants, sur la place de la mairie de Sainte-Suzanne, pour lancer des messages chargés de menaces à peines voilées à ceux qui oseraient leur résister au sein du parti. Etaient notamment visés Huguette Bello et Eric Fruteau…
Sans les nommer, Paul Vergès s’est en pris aux deux contestataires : « Si des élus pensent qu’ils peuvent dicter leur loi au parti et au peuple, le peuple sera là pour leur montrer qu’ils se trompent. Ce que la population a donné, la population peut le retirer« .
Il faut dire que les maires de Saint-Paul et de Saint-André ont pris soin de rester totalement à l’écart de la campagne électorale, contrairement à un Claude Hoarau par exemple, qui est venu avec de très gros moyens de sa lointaine base de Saint-Louis.
Ces menaces ne sont cependant pas vraiment destinées à faire changer d’avis les deux dissidents. Tout juste sont-elles là pour justifier la décision d’ores et déjà prise d’envoyer deux candidats estampillés PCR contre Huguette Bello et Eric Fruteau aux législatives. Probablement Roland Robert et Jean-Hugues Ratenon. Un comble ! Du jamais vu !
Mais dans l’esprit des dirigeants actuels du PCR, la campagne qui vient de s’achever a brisé bien des tabous. C’était la première fois depuis bien longtemps (qui se souvient de l’épisode Potha à Saint-Paul?) que le PCR était contraint à affronter des candidats issus de ses propres rangs. Confortés par les résultats d’hier soir, Paul Vergès et Elie Hoarau sont désormais prêts à repartir au combat avec l’oriflamme du PCR à la main pour bouter hors de la scène politique ceux qui oseraient s’opposer à eux et, disent-ils, « refonder » le parti.
Attention cependant. Saint-Paul risque d’être une citadelle bien plus difficile à prendre que Sainte-Suzanne…