Ils étaient plusieurs dizaines de militants de différentes associations à manifester ce matin devant la sous-préfecture de Saint-Pierre, dans l’espoir que l’Etat les aide à entreprendre un dialogue avec le maire de Saint-Joseph, qui le refuse depuis la fermeture au public du jardin de Manapany en mai dernier.
Les citoyens soucieux de la préservation de l’environnement de ce coin de paradis, jadis ouvert à tous, ont égrené leurs revendications et griefs, avant de remettre une lettre à la sous-préfecture, signée par l’ensemble des associations présentes ce matin. Tout d’abord, les militants réclament que justice leur soit rendue après que le maire de Saint-joseph et un second élu les ont insulté. Ils regrettent une « justice à deux vitesses », lorsque deux des leurs seront jugés prochainement, l’une pour appel à la révolte, le second pour occupation illégale d’un terrain, lequel est abandonné et sert désormais de potager commun.
Les associations sont inquiètes du devenir de Manapany, une enquête publique les préoccupe particulièrement, qui évoque la création de rond-points et d’un vaste parking de 200 places, accompagnant la création d’un hôtel de luxe pour touristes fortunés. Une « gentrification » que certains n’hésitent pas à taxer de « coloniale », et qui obligerait à terme les créoles à quitter les lieux, marché immobilier oblige.
Ils sont inquiets aussi que ce bétonnage soit délétère pour les arbres endémiques, les banians, et le célèbre gecko de Manapany, en voie de disparition, le tout « en ces temps de sixième extinction de masse ».