Formé en métropole et de façon autodidacte à la psychologie, le praticien auto proclamé est devenu une sorte de gourou à La Réunion dans les années 2000. Et au cours de ses longues années d’exercice, Francis B. a vraisemblablement abusé de sa patientèle qui lui était majoritairement adressée par un médecin généraliste. Les femmes qui le consultaient avaient en commun d’avoir vécu une séparation douloureuse et d’en garder des séquelles psychologiques. Pour parvenir à tourner la page, ces célibataires dont l’estime d’elles-mêmes étaient au plus bas, cherchaient un soutien thérapeutique.
Une seule a eu le courage de se constituer partie civile dans cette affaire en indiquant qu’elle avait subi un viol. Une plainte déposée en 2011 avait fait démarrer une procédure qui a duré plus de 10 ans et au cours de laquelle une cinquantaine de patientes ont été entendues.
Francis B. a par ailleurs dispensé des dizaines de formation en développement personnel qu’il exportait à Maurice et à Madagascar. Dans ses groupes, il repérait les plus faibles et utilisait ses propres techniques pour leur apprendre la vie voire la sexualité.
Lors de son premier procès, le pseudo psychothérapeute s’était targué d’avoir abusé de 210 femmes au cours de sa carrière. Ce mardi, interrogé à plusieurs reprises par le président de l’audience criminelle, l’accusé a contesté mollement les faits puis, a semblé avoir perdu la mémoire. Huit femmes, dont la victime, ont témoigné à la barre : « Si c’est ce qu’elle dit, c’est que ça doit être vrai » a ânnonné Francis B. au sujet du récit d’une d’entre elles.
Aujourd’hui, les débats devraient tourner autour de l’emprise et de l’exploitation de la vulnérabilité des victimes ainsi que du consentement, la défense ayant bien l’intention de démontrer aux jurés que les patientes venaient et revenaient consulter en toute connaissance de cause malgré ce qu’elles subissaient.