Parmi les établissements de soins, certains sont publics, d’autres privés. Et parmi les privés (établissements hospitaliers, services à la personne, maisons de retraites, établissements pour personnes handicapées), deux catégories existent : ceux à but lucratif et les non lucratifs. Ce sont ces derniers, membres de la Fehap Réunion (Fédération des Etablissements hospitaliers à la personne à but non lucratif) qui ont mis en commun, hier à l’occasion d’une assemblée générale, six mois de réflexion afin d’élaborer un « plan stratégique » face aux enjeux de leur secteur.
Un produit stratégique a bénéficié d’une écoute large puisqu’une soixantaine d’adhérents avaient fait le déplacement le matin. L’après-midi a été consacrée aux financeurs, partenaires et autres associations non adhérentes de la Fehap.
Présidents, administrateurs, directeurs, cadres… les présentations des travaux se sont déroulées par et pour tous les membres représentatifs des 28 associations adhérentes à la Fehap Réunion, soit un total de 4000 salariés répartis dans le social, le sanitaire, l’aide aux personnes âgées et aux personnes handicapées.
La base du projet est posée sur trois axes : la réorganisation de la Fehap pour mieux mobiliser ses adhérents, l’augmentation des surfaces d’échange inter-Fehap et en dehors, l’anticipation des enjeux locaux et nationaux et enfin la création de projets et filières avec les acteurs du privé non lucratif.
Après six mois de travaux, chaque rapporteur de groupe a donc présenté les différents points qui caractérisent la mise en œuvre des axes stratégiques pour leur secteur. Il s’agissait de faire le point avant la phase finale de rédaction du projet stratégique régional qui sera englobé dans le projet stratégique Fehap.
Les professionnels du secteur sont inquiets. La loi « hôpital, patients, santé, territoire » provoque notamment des réactions diverses. « On le voit dans l’actualité, avec la contestation de voir des pouvoirs plus importants aux mains des directeurs des établissements publics, pour le secteur sanitaire« , souligne Christian Bonneau, le représentant de la Fehap locale.
La réforme de l’hôpital de Roselyne Bachelot-Narquin est en ligne de mire des professionnels de santé mais pas seulement. Dans le social et le médico-social, « on est sensibles au pouvoir qui pourrait être donné aux agences régionale de santé. Elles auraient les pleins pouvoirs concernant le budget« , explique Christian Bonneau.
A l’occasion de cette journée de rencontre, des points plus ciblés ont été évoqués comme la place du Conseil d’administration et des administrateurs. Pour le représentant de la Fehap régionale, « il convient de redonner au CA et aux administrateurs la place qui leur revient. Une association est composée de bénévoles qui gèrent les évolutions stratégiques… Il est vrai que quelques difficultés repérées dans le secteur associatif ces dernières années ont souvent montré des déficiences dans l’administration et causé du tort aux établissements« .
A ce titre, la Fehap souhaite jouer un rôle d’accompagnement des structures. Hier, les administrateurs ont notamment fait part de leur souhait de devenir des acteurs privilégiés au sein de la délégation Fehap. L’évolution des politiques publiques amenant à échanger, coopérer et savoir travailler ensemble…
Ci-dessous l’interview de Christian Bonneau, délégué régional de la Fehap et directeur de la fondation Père Favron.