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Les marins malgaches d’Enez entendus par le juge d’instruction

Les quatre marins malgaches de l’affaire Enez ont été entendus par le juge d’instruction au tribunal de Grande Instance à Champ Fleuri ce jeudi. Les hommes qui avaient porté plainte contre le groupe Réunimer (qui possède les bateaux de l’armement Enez au Port) et la société de « manning » Extramar qui les avaient recrutés à Madagascar, […]

Ecrit par zinfos974 – le jeudi 06 février 2020 à 18H49

Les quatre marins malgaches de l’affaire Enez ont été entendus par le juge d’instruction au tribunal de Grande Instance à Champ Fleuri ce jeudi. Les hommes qui avaient porté plainte contre le groupe Réunimer (qui possède les bateaux de l’armement Enez au Port) et la société de « manning » Extramar qui les avaient recrutés à Madagascar, ont été interrogés deux ans plus tard. Il s’agit d’une des premières étapes judiciaires de ce dossier. Une expertise psychologique est également en cours.
 
Les marins avaient déposé plainte une première fois en mars 2018. Elle avait été classée sans suite. C’est alors qu’ils ont redéposé plainte avec constitution de partie civile en mars 2019, que le dossier a été retenu. Accompagnés de leur avocat Me Joseph Breham ils reprochaient à leur ancien employeur des « conditions de travail indignes », « hébergement indignes », « mise en danger de la vie d’autrui » et « traite d’êtres humains ». En effet, leur avocat venu de Paris a l’habitude de traiter les affaires de traite, crimes contre l’humanité et Droits de l’Homme en général.

Venu les accompagner ce jeudi, il raconte à nouveau leur calvaire. Des journées de 24 heures sans repos, un manque d’hygiène et de sécurité, des salaires minables… « L’un d’entre eux dormait sous un congélateur qui fuyait. Il n’y avait aucune machine pour laver leurs habits et draps. Un autre a perdu un doigt alors qu’il travaillait avec une machine au niveau des côtes réunionnaises. Ils l’ont renvoyé à Madagascar où il a dû payer ses soins lui-même. Et tous devaient acheter leur équipement de protection eux-mêmes », décrit-il. Ils auraient donc eu comme habitude de fouiller les poubelles pour récupérer ce que les Réunionnais jetaient. Tout cela pour un salaire de 320 euros par mois et 7 euros par jour pour manger, sans congés payes. Une somme loin des 546 euros de salaire de base et 300 à 400 euros de primes par mois en temps normal. Des conditions qui auraient duré depuis de longues années ; l’un d’entre eux aurait débuté chez Enez en 2007.
 
En tout, ils auraient été une trentaine de marins malgaches. Sur chacun des 13 bateaux se trouvaient deux Français et trois Malgaches. « Ils ne sont que quatre à avoir eu le courage de porter plainte à cause de la peur des représailles. Tous ont perdu leur travail et leur réputation à Madagascar fait qu’il ne peuvent pas en retrouver », explique Me Breham.
 
De l’espoir pour ces marins
 
Ces pères de famille sont donc actuellement au chômage. « Mais d’être écoutés par une magistrat français, ce n’est pas rien. Ils ont beaucoup plus d’espoir qu’avant », affirme-t-il. D’autant qu’ils estiment avoir les preuves nécessaires : images, vidéos, fiches de paye, virements bancaires.
 
Et l’autre partie civile les rassure : le Comité contre l’esclavage moderne. Association de référence dans le domaine, elle a fait parlé d’elle dans des cas d’esclavage domestique et salariés exploités.
 
Le groupe Réunimer dément
 
Pour le groupe Réunimer qui dément, il s’agirait d’un règlement de compte entre le Comité des pêches et Réunimer. Concernant les conditions d’hébergement filmée par le marin sur le bateau « Cap Chloé » au moment des marrées basses, le groupe avait d’abord affirmé que le bateau ne servait pas à l’hébergement, ou alors que ponctuellement, puis qu’au final il avait été vendu et ne lui appartenait plus. « Des versions contradictoires », selon Me Breham.
 

 

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