
Les débats étaient nourris ce lundi soir, à l'occasion du conseil communautaire du TCO. Pendant près de deux heures, les élus ont donné leur avis sur les orientations budgétaires prévues par la présidence du TCO.
Après avoir rappelé les trois grands axes des actions de l'intercommunalité que sont l'environnement, le transport et le développement économique, le président Joseph Sinimalé a évoqué la problématique des déchets.
"Il y a un mécontentement de la population quant à la fréquence des collectes. Le planning mis en place par l'ancienne mandature est loin d'être suffisant. Il sera partiellement revu nous y affecterons les moyens nécessaires", a-t-il promis.
150 à 200 animaux tués toutes les semaines à la fourrière de Cambaie
Le fléau des dépôts sauvages est également mis sur le table. Pour Jean-Marc Gamarus, il faudrait que l'accent soit mis sur la verbalisation. De son côté, Vanessa Miranville estime que la sensibilisation reste primordiale, et que les usagers doivent comprendre leur intérêt de ne pas produire de telles incivilités.
"C'est important déjà pour le porte-monnaie, puisque ça a un lien avec le montant de la TEOM (taxe d'enlèvement des ordures ménagères) et avec les richesses du TCO. Et le recyclage pourrait également être une source de création d'emplois", avance la vice-présidente, qui estime qu'il faudrait repasser à deux ramassages par semaine sur les cinq communes en période chaude.
Après les déchets, la situation de l'errance animale a été longuement évoquée par les élus. "Toutes les semaines, ce sont 150 à 200 animaux qui sont tués à la fourrière de Cambaie", s'insurge Catherine Gossard (Le Port). "A quand une mesure concrète pour un refuge ? Le territoire est totalement dépassé", ajoute Emmanuel Séraphin.
"On veut nous mettre devant le fait accompli, c'est inadmissible"
L'élu PLR s'est aussi insurgé de l'absence de certains éléments dans les documents fournis. "A aucun moment on a un état de la situation financière sur les grands indicateurs . On peut se demander pourquoi ils n'y figurent pas. La situation est-elle si mauvaise qu'on ne veuille pas la montrer ? Qu'y-a-til à cacher ?", questionne-t-il. Après avoir rappelé l'embauche de 100 personnes supplémentaires, l'élu estime que la collectivité devrait réfléchir à baisser ses dépenses de fonctionnement plutôt que d'envisager la hausse de la fiscalité.
Cette possible augmentation de la fiscalité est également décriée par Thierry Robert : "Vous aviez pris l'engagement que la fiscalité n'augmenterait pas. Dans les orientations, cela n'est pas précisé. La décision n'est pas arrêtée, et c'est une bonne chose. Maintenant, il faudrait trouver une solution pour ne pas augmenter les taxes", estime le vice-président. Un avis partagé par Vanessa Miranville pour qui la hausse des impôts "doit être une solution de dernier recours".
Le député-maire de Saint-Leu tient aussi à clamer son indignation concernant le Scot (schéma de cohérence territoriale). "Je vous alerte sur ce que font les services su TCO, qui sont en train de mettre en place un projet qui va tout geler. On veut nous mettre devant le fait accompli, c'est inadmissible". Le vice-président demande alors à Joseph Sinimalé de lui confier la gestion du dossier, ce que le président accepte.
"Ce n'est pas l'administration qui commande, ce sont les élus"
Le développement des transports a également été évoqué, notamment celui des transports par câble. Alors que Thierry Robert a annoncé que des études avaient été lancées pour son projet de téléphérique entre Saint-Leu et Cilaos, Emmanuel Séraphin a dit regretter que ce mode de transport ne fasse pas l'objet "d'un travail de fond en commission pour développer un consensus, et qu'il n'y ait pas le budget qui va avec".
Les orientations budgétaires concernant les ports faisaient également partie de l'ordre du jour. "Nous n'avons pas les moyens de nos ambitions. Nous n'avons pas les moyens de refaire le port de Saint-Leu, ni de remettre aux normes celui de la Rivière des galets. Il n'est pas aux normes et les gens qui y pêchent mangent le poisson qui mange le poison", alerte Marc-André Hoarau, pour qui il reste possible de faire appel au privé.
Après ces multiples interventions, Joseph Sinimalé a déclaré que toutes les propositions faites avaient été enregistrées. "En 2 ans, je ne pouvais pas faire tout ce qui n'a pas été fait en 12 ans", s'est-il défendu, avant de conclure : "L'administration du TCO doit changer, ce n'est pas l'administration qui commande, ce sont les élus qui doivent décider".