C’est la saison. On aperçoit déjà sur les arbres les mangues, les letchis et un peu plus tard, les fruits de la passion. « Ils seront juste de plus petite taille, annonce David Robert, technicien fruits de la Chambre d’Agriculture dans l’Est. Le manque d’eau diminue le calibre des fruits, mais pour le moment il n’y a pas de chute importante dans la quantité ».
Les parcelles sont malgré tout irriguées, surtout dans l’Ouest où les agriculteurs n’ont pas le choix. « C’est l’Est qui souffre le plus car il n’y a pas eu autant d’investissement dans des systèmes d’irrigation, par manque de besoin », explique-t-il.
Une floraison précoce en juillet a déclenché l’apparition de mangues et de letchis dès octobre, mais ils devraient réellement apparaître mi-novembre. « L’idéal aurait été d’avoir de l’eau en juillet, pour impacter sur la taille des fruits. On espère maintenant qu’il n’y aura pas trop de pluie dans les deux semaines à venir pour ne pas les faire éclater », précise le technicien.
10 à 15 euros le kilo
Les marchés ne seront donc pas vides mais les prix grimperont: « En début de saison on peut s’attendre à 10 ou 15 euros le kilo ». David Robert avoue qu’en 14 ans de carrière, c’est la première fois qu’il observe un tel manque d’eau sur l’île entière.
« On évite de planter, avoue Frédéric Vienne, président de la FDSEA (Fédération départementale des exploitants agricoles). Si les coupures d’eau sont trop fréquentes, il ne faut pas que les parcelles soient trop chargées ».
Certains « petits » légumes trop fragiles qui nécessitent de l’eau au quotidien sont donc à éviter, comme les salades ou les brèdes. « On privilégie en revanche la pastèque parce qu’on peut la protéger avec la canne », assure Frédéric Vienne. La technique serait donc de planter la pastèque juste avant que la canne pousse et d’utiliser un apport en eau pour les deux. Cette « culture intercalaire » serait habituelle en période de sécheresse.
Les fruits de la passion, eux, sont attendus plutôt vers les mois de décembre et janvier.