Le tribunal de grande instance de Mamoudzou a rendu ce mardi après-midi son jugement dans la plainte pour entrave déposée par le groupe de télécommunication Orange à Mayotte. Une majorité de leurs salariés est en grève depuis plus de sept semaines. Un record national de mémoire de syndicaliste des télécoms.
Le TGI a contesté dans son ordonnance du 8 septembre 2015 la forme de la grève suivie par ces salariés grévistes.
Mais ces derniers, épaulés par le syndicat Sud Télécom Réunion (rappelons que La Réunion et Mayotte ont une direction commune) se réservent le droit de faire appel.
Après concertation ce mardi soir, les grévistes, désormais tenus de ne plus manifester trop près des sites de la direction, ont décidé en assemblée générale, de poursuivre leur grève. Car ils s’estiment toujours dans leur bon droit de réclamer une prime de vie chère d’un montant de 120 euros par mois avec effet rétroactif à janvier 2012. Un minimum selon eux, pour une question d’équité avec les autres Dom en matière de coût de la vie.
Le TGI n’a pas jugé sur le fond mais sur la forme, il n’en reste pas moins que leurs revendications sont justifiées, relaye le syndicat Sud Telecom Réunion.
Selon les syndicalistes, le juge s’est basé sur des photos d’huissier qui avaient été prises à un moment de la grève où deux syndicats soutenaient encore ce mouvement de grève. « A aucun moment le constat d’huissier dit qu’il a vu une personne de Sud ou un gréviste adhérent de Sud bloquer l’entrée ou empêcher un client d’entrer. Et pourtant, seul le syndicat Sud est visé », déplore le syndicat.
« De l’avis général, le coût de la vie à Mayotte est supérieur »
Le syndicat poursuit : « Le compromis accepté par les services d’orange et les syndicats pour Mayotte le 5 Mai 2015 avait été rejeté par le directeur régional. Depuis, il a multiplié les propositions contradictoires. Il a même accepté quelques minutes, devant l’inspection du travail, la prime revendiquée jusqu’à expertise … avant d’oublier. Plus tard, devant la préfecture, il a enfin accepté une rétroactivité à 2011 qui était légitimement due aux Mahorais d’Orange », explique le syndicat dans un communiqué arrivé ce mercredi matin.
« De l’avis général, le coût de la vie à Mayotte est supérieur. Les milliers de kilomètres qui séparent Mayotte de La Réunion et plus encore de la métropole doivent rendre sourdes et aveugles nos directions. Les grévistes réclament qu’on leur rende justice comme dans tous les autres DOM car la dignité des femmes et des hommes au service d’Orange et du public est bafouée. Dans leur 7ème semaine de grève, les salariés grévistes n’entendent pas rentrer sans avoir été entendus. La grève doit se conclure par un protocole de sortie de crise. Sud veut faire en sorte que des discussions préalables sur tout ce qui persiste à faire obstacle à la reprise du travail soient entamées au plus vite. »