C’est à la suite de la coulée d’avril 2007 qu’une surveillance particulière du volcan avait été mise en place. A cette époque, le taux de dioxyde de soufre avait largement dépassé le seuil de mise en vigilance.
C’est également à cette période que les scientifiques avaient décelé la présence de radon. Gaz inerte, le radon est le plus lourd des gaz rares. Il se décompose vite et ne provient que de sa faible libération par les roches ou les eaux naturelles qui les traversent.
L’ORA (Observatoire Régional de l’Air) avait laissé des mesures du radon à l’Université de La Réunion suite à la coulée de 2007. Un taux très faible ne comportant donc aucun risque pour les Réunionnais.
Particulièrement présent dans les régions volcaniques, le radon est considéré comme toxique pour la santé et serait responsable en Europe de 9% des décès par cancer du poumon. Des centaines de gazs toxiques ne sont pas surveillés pour des raisons de soucis techniques de mesure notamment: « un appareil ne peut mesurer qu’un seul gaz et coûte 10 000 euros« , explique Fabien Georgel, coordinateur d’actions environnementales à l’ORA.
Il y a quelques semaines, un Réunionnais nous avait contacté pour nous faire part de son expérience: après avoir récupéré des bombes volcaniques de belle taille, la personne a constaté quelques temps plus tard des traces de brûlures sur son balcon sur les caillebotis en bois, sous les bombes volcaniques. Et, en faisant des recherches sur internet, il était tombé sur des articles révélant la présence de radon dans les laves volcaniques. D’où son inquiétude…
Les bombes volcaniques contiennent effectivement des gaz. Cependant, pour les professionnels, même si l’explication à cet événement n’est pas encore claire, il faut chercher l’origine de ces brûlures ailleurs. Les gaz contenus dans les bombes d’avril 2007 sont normalement dispersés depuis longtemps. De plus, la quantité d’un gaz comme le radon, potentiellement contenue à l’intérieur, est extrêmement faible.
Jusqu’à aujourd’hui, les études sur le radon au Piton de la Fournaise n’ont pas démontré la dangerosité de ce gaz.
Peut-être que ces souvenirs d’avril 2007 ont pris l’eau suite à des intempéries et que l’acidité a grignoté le bois du balcon. Une hypothèse avancée, parmi d’autres…