Passé le choc du ralliement de Nicolas Dupont-Aignan au Front National, les sympathisants et dirigeant de Debout La France à La Réunion se remobilisent pour les prochaines législatives autour de la candidature d’Hugues Maillot dans la 1ere circonscription. L’ancien secrétaire départemental du parti, qui aura face à lui Ericka Bareigts, se présente sous l’étiquette « Ré-Unir » non pas pour « suivre la ligne d’un parti » mais pour « représenter la nation et La Réunion ».
Pour rappel, les anciens candidats investis par Debout la France à La Réunion pour les prochaines législatives ont retiré leur candidature pour protester contre les « manoeuvres » de Nicolas Dupont-Aignan, parti tenter « l’aventure Front National ». « Notre objectif avec Ré-Unir est de concentrer nos efforts et nos énergies sur la 1ère circonscription qui est symbolique car c’est celle de notre ministre et députée, Ericka Bareigts », lance Hugues Maillot, pas tendre avec le bilan de cette dernière. « Ericka Bareigts a été le petit soldat du Parti socialiste et en cela, son bilan est nul. Je le dis…Une loi vide de sens, avec des mesurettes, elle a défait la continuité territoriale en divisant par trois les crédits de l’État qui lui étaient attribués. La seule chose qu’elle peut mettre à son actif, c’est la reconnaissance de sa servitude au gouvernement. Je considère d’une certaine manière qu’elle a trahi les Réunionnais et j’espère qu’elle sera sanctionnée dans cette élection », explique Hugues Maillot.
« Proposer aux électeurs un homme libre, qui ne soit pas le candidat d’un parti »
Pour ces raisons, il a décidé de se présenter dans la circonscription dionysienne, afin dit-il de « proposer aux électeurs un homme libre, qui ne soit pas le candidat d’un parti, mais qui soit le candidat de La Réunion et des Réunionnais ». « Contrairement à Ericka Bareigts, je ne serai pas le député d’un parti, d’ailleurs, je n’ai pas hésité une seule seconde à quitter Debout La France après l’accord passé avec le Front National lors de l’entre-deux tours », tient à préciser l’ancien chef de file de DLF dans l’île.
D’où la nécessité d’une mise au point :
« Nicolas Dupont-Aignan a fait des choix qui ont détourné Debout La France de sa ligne originelle, qui était un mouvement ‘ni système ni extrêmes’. Nous, nous restons fidèles à notre ligne, que nous pensons plus que jamais d’actualité. Je pense aujourd’hui que l’enjeu du pays c’est de proposer une politique alternative et des perspectives de progrès et ne pas s’enliser dans des manoeuvres d’appareils politiques.
Environ 70% des électeurs Debout La France n’ont pas suivi Nicolas Dupont-Aignan dans son aventure avec le Front National au 2nd tour. La quasi-totalité de l’encadrement du parti dans l’île me rejoint dans Ré-Unir. Depuis que j’ai pris cette décision, j’ai pu observer un véritable mouvement de sympathie qui je pense va nous permettre de dépasser l’ancrage habituel de Debout La France.
« Unité nationale » et continuité territoriale
Hugues Maillot axera sa campagne autour de deux thèmes : « l’unité nationale » et la continuité territoriale. Sur le premier point, il ne cache pas son inquiétude sur la politique menée par le futur gouvernement, « qui va renforcer la colère et la division ». De plus, le gaulliste veut sortir de la stratégie du bouc-émissaire, « initiée par le Front National avec son slogan ‘On est chez nous’ « . » Le problème de notre pays ce n’est pas la présence d’étrangers sur son sol mais c’est le fait qu’il soit bloqué économiquement avec 1 ou 2% de croissance par an. Juste avant la mise en place de l’euro, notre pays connaissait des taux de croissance annuels importants », affirme Hugues Maillot. « En cela, je me différencie du FN et de la nouvelle approche de Nicolas Dupont-Aignan. Aller vers le FN, c’est développer la stratégie du bouc émissaire. La Réunion a un message particulier à porter. Si aujourd’hui le pays est bloqué, La Réunion, elle, est en mouvement ».
Sur la continuité territoriale, Hugues Maillot la voit non pas comme une « aide sociale » mais comme un « levier de développement ». « Prenons le cas de la Corse, qui draine 8 millions de passagers par an. Je ne dis pas que La Réunion pourrait le faire prochainement, mais une vraie continuité territoriale permet de faciliter les flux de personnes et de capitaux, qui créent de l’activité et donc de l’emploi », poursuit-il.
Hugues Maillot souhaite également que plus de moyens soient alloués à l’éducation et la santé, mais aussi à la « valorisation de la France dans l’Océan Indien ». « L’objectif n’est pas de mettre les Réunionnais en concurrence avec les Malgaches et les Mauriciens, mais de porter avec eux des projets en matière de biodiversité ou d’économie maritime », termine-t-il.