Cris de joie et euphorie, coups de klaxons, ce sont des ex-salariés de l’Arast en liesse qui sont sortis par le grand portail du Palais de la Source, cet après-midi. Vers 16h, après concertation des quelques derniers occupants du hall du Conseil général, ils ont fait part à la sécurité de leur décision de partir, non pas parce qu’ils abandonnaient leur combat, mais bien parce qu’ils n’avaient plus envie de rester enfermés de la sorte.
En attendant la décision de leurs camarades à l’intérieur, les autres militants ont bloqué la rue de la Source, devant le refus des agents de sécurité de laisser entrer la porte-parole, Valérie Bénard. Sous la pluie battante, une trentaine de femmes s’est tenue, armée de parapluies, au beau milieu de la route. Elles ont finalement laissé la circulation reprendre son cours après la sortie de leurs camarades du Conseil général.
« Victoire judiciaire » et envie de retrouver les familles
Ce qui a motivé leur sortie ? « On sort suite à la victoire judiciaire, car mine de rien c’est une grande victoire », clame Valérie Bénard, porte-parole de l’ex-Arast. « Le fait que les juges, malgré leur incompétence, n’aient pas rendu de décision prouve qu’il n’y avait rien de grave commis par les salariés de l’Arast », poursuit-elle. Outre cette décision, ce qui a fait pencher la balance dans ce choix est de toute évidence une envie de rentrer à la maison. Depuis 28 jours installés au Conseil général, et depuis plus d’une semaine privés d’eau et d’électricité puis prisonniers de leur forteresse, les derniers « combattants » ont exprimé leur envie de retrouver leur chez-soi, mais plus que tout, la compagnie de leurs familles.
Une sortie « la tête haute »
Patricia, ex-employée de l’Arast qui a occupé le hall du Palais de la Source pendant les sept derniers jours, témoigne sa joie et sa fierté de pouvoir sortir « la tête haute ». Il semblait très important pour eux, cet après-midi, de pouvoir sortir par le grand portail, et de leur plein gré qui plus est. Elle affiche aussi son « soulagement » d’être enfin dehors, « parce qu’on a envie de retrouver les siens ».
Au-delà de la fin de cette occupation, les ex-salariés de l’Arast tiennent à rappeler que le combat n’est pas fini. « On oublie pas qu’on est venu combattre pour la totalité de nos indemnités; il y a eu des avancements, mais il reste encore un grand pas à faire », prévient Patricia. En attendant le prochain épisode, c’est dans leur propre lit que dormiront les ex-employés de l’Arast, après avoir passé leurs dernières nuits sous le hall du Palais de la Source.