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Les événements d’Halloween, le signe de deux Réunion qui cohabitent mal

Je souhaite ce matin revenir sur les événements de mercredi soir, pendant la nuit d’Halloween, dans différentes villes de la Réunion.   Ce qui s’est passé est symptomatique des deux mondes qui cohabitent, sans jamais se mélanger à la Réunion.   D’un côté, une Réunion qui travaille, ou qui est au chômage mais qui est […]

Ecrit par zinfos974 – le lundi 05 novembre 2018 à 09H11

Les événements d’Halloween, le signe de deux Réunion qui cohabitent malJe souhaite ce matin revenir sur les événements de mercredi soir, pendant la nuit d’Halloween, dans différentes villes de la Réunion.
 
Ce qui s’est passé est symptomatique des deux mondes qui cohabitent, sans jamais se mélanger à la Réunion.
 
D’un côté, une Réunion qui travaille, ou qui est au chômage mais qui est insérée. Qui s’en sort vaille que vaille. Qui a reçu une éducation, des valeurs. On ne vole pas, on ne casse, pas, on ne tue pas.
 
De l’autre, une autre Réunion, souvent jeune, voire très jeune, souvent déscolarisée ou qui l’a été, la plupart du temps au chômage ou vivant de petits boulots précaires, à qui la prison ne fait pas peur. Au contraire, elle peut même être considérée comme une sorte de diplôme, de signe de reconnaissance. Cette Réunion là désire les gadgets que la société de consommation agite sous ses yeux, et comme elle n’a pas les moyens de les acheter, tous les moyens sont bons pour se les procurer. Et comme ils sont habités par une forte rancœur intérieure, toutes les occasions sont bonnes pour casser, briser. Une façon, croient-ils, de se venger de l’injustice qui leur est faite.
 
Même s’ils refusent de voir et d’admettre leurs propres responsabilités dans le sort qui leur est fait. Pourquoi d’autres jeunes, tout aussi défavorisés qu’eux, ont réussi à s’en sortir ? Mais ça, c’est le genre de question qu’ils n’ont pas envie d’entendre.
 
Et contrairement à la vision simpliste de certains, il n’y a pas les bons d’un côté, et les méchants de l’autre qui seraient tous parqués, j’utilise volontairement ce terme, dans des ghettos style le Chaudron.
 
Comme j’ai déjà eu l’occasion de l’écrire, non, tous les habitants du Chaudron ne sont pas des kaniars. L’énorme majorité d’entre eux sont comme vous et moi. Ils aspirent à une vie normale, tranquille, au milieu d’un quartier entretenu, avec des commerces qui leur apportent les commodités dont ils ont besoin. Et ils sont les premières victimes de ce qui s’est passé mercredi soir.
 
Face à ça, comment réagir. Ce serait une lapalissade que de dire que le meilleur moyen de résoudre le problème serait de trouver du travail à tout le monde. On sait que ce n’est pas possible, tout au moins à court ou moyen terme.
 
Tout comme il est malheureusement impossible de faire autrement que de les loger dans des immeubles collectifs. Il faut arrêter de faire croire aux Réunionnais que tout le monde a droit à une « petite case à terre ». Le foncier est rare et cher.
 
Face à ces constats, il n’y a malheureusement qu’une solution : il faut occuper ces jeunes.
 
Ne pas faire ce que fait la mairie de Saint-Denis, mais il n’est malheureusement pas le seul, c’est à dire embaucher comme « médiateurs » une poignée d’entre eux, les plus violents, ceux qui ont les casiers judiciaires les plus chargés, ceux qu’on retrouve régulièrement dans la rubrique « faits divers », mais aussi ceux qui vont pouvoir donner un coup de main en périodes électorales pour coller les affiches ou jouer aux gros bras. Ou pire encore, pour organiser des réunions de quartier où ils viendront faire pression sur les plus fragiles.
 
Il faut remettre en place des CASE dans tous les quartiers, avec de vrais animateurs, avec des diplômes, dans lesquels ils pourront pratiquer différents sports et avoir des activités comme jouer de la musique.
 
Tant qu’ils seront en train de taper dans un ballon, ils ne feront pas de conneries.
 
Mais ça suppose de vrais moyens. Il faut que les différentes mairies en fassent la priorité de leurs priorités. Et à leur décharge, je dois bien reconnaître que la suppression des contrats aidés par le gouvernement d’Emmanuel Macron ne va pas les aider à y arriver.

 

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