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« Les entrepreneurs ont besoin de visibilité »

Le monde économique réunionnais n'a pas fini de parler des mesures annoncées hier par le Premier ministre François Fillon. Une économie réunionnaise qui demande au gouvernement une "visibilité" pour pouvoir envisager l'avenir avec sérénité.

Ecrit par zinfos974 – le jeudi 25 août 2011 à 18H35

 

Entreprendre, mais dans quelles conditions ? Les chefs d’entreprises de la Réunion se sont réveillés ce matin avec l’amer impression d’être une nouvelle fois pris pour cible. "La Réunion est jusqu’ici un bon élève en terme économique", admet Gilles Couapel, gérant de l’entreprise Dom’eau et homme multi-casquette à l’ADIR (Association pour le développement industriel de la Réunion), ou encore du Club Export. "On a l’impression que le gouvernement tape toujours sur les mêmes".

Le rabot de 10% sur les niches fiscales annoncé hier marque les consciences, car la Réunion fait l’expérience en ce moment même l’expréirence de l’application du projet de loi de finances 2011. Seule certitude à cette heure : le coup de rabot devra être précisé dans l’élaboration du projet de loi de finances 2012. Quelques mois de sursis donc pour les acteurs économiques qui ne manqueront pas de faire du lobbying.

Batailler ferme avec Paris

La suppression de l’abattement de 30% sur le bénéfice imposable des entreprises dans les départements d’Outre-mer fait également partie de la panoplie dévoilée par le gouvernement. Une mesure qui touche directement le porte-monnaie des entreprises. Une mesure qui doit rapporter 100 millions d’euros par an à l’Etat dès 2012. Mais combien de pertes pour les entreprises ? L’entrepreneur fait entendre un autre son de cloche. Une inquiétude partagée. "Avec d’autres chefs d’entreprises, on a largement commenté ce qui a été dit par le gouvernement depuis ce matin", affirme Gilles Couapel. Le chef d’entreprise veut transmettre un message essentiel à ses yeux.

"On manque de visibilité sur le long terme. Nous, quand on investit c’est au minimum pour une durée de cinq ans, mais le plus souvent, c’est sur 10 ou 15 ans. Or, là on change de loi, on applique des réformes tout le temps". Une "mauvaise habitude que prend la France, selon lui. Autant s’il y a un changement de majorité gouvernementale, on peut s’attendre à une nouvelle politique mais là… D’ailleurs, si nous, chefs d’entreprises, on changeait de cap tous les cinq mois comme le fait le gouvernement, ça deviendrait ingérable", en rigole-t-il à peine.  

Un brin défaitiste, le président du Club Export n’en rappelle pas moins un devoir de "solidarité nationale qui doit jouer" car la situation financière du pays le réclame. Une crise qui touche d’ailleurs tous les pays du monde. Avec 50 employés qui composent son entreprise, il compte bien, avec l’aide du meilleur VRP de l’économie réunionnaise, Maurice Cérisola (président de l’ADIR), peser de tout son poids pour défendre l’intérêt des opérateurs économiques.

Un rendez-vous Fedom (association composée des organisations patronales des départements d’Outre-mer) est d’ailleurs programmé le 2 septembre prochain à Paris. Rien de tel que d’être au plus prêt des instances décisionnelles pour faire entendre la voix éloignée des départements ultra-marins.

 

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