
Depuis trente ans, le lagon réunionnais est victime d’une fréquentation humaine croissante, des rejets des eaux usées, du ruissellement d’eaux polluées par les nitrates, de l’impact destructeur d’aménagements littoraux non réglementés et de la déforestation de l’île qui entraîne l’érosion des sols, etc.
Bref, la qualité de l’eau du lagon se dégrade, la biodiversité s’appauvrit et les coraux meurent. Pour concilier les activités humaines et la préservation de l’écosystème il est nécessaire de réglementer l’accès au récif et de surveiller les activités de pêche et de loisirs. La mise en place de la Réserve Marine en 2007 a légitimement entraîné un certain nombre de restrictions, voire quelques interdictions afin de protéger le lagon.
Or, le dimanche 8 décembre, des associations qui se sont constituées lors de la « crise requins » et prônent la chasse aux squales, se sont données rendez vous au débarcadère de Saint-Paul pour exiger qu’on « rende la mer » aux usagers, c’est-à-dire qu’on lève les interdictions pesant sur les activités des pêcheur, des surfeurs et des baigneurs. Contradictoirement, ils dénoncent la prétendue inaction de la Préfecture lorsqu’un surfeur est victime d’un requin alors qu’il pratique son activité dans une zone interdite mais exigent de lever de l’interdiction de surfer ! Au-delà de ces revendications d’enfants gâtés et égoïstes de la société de consommation, ces associations veulent surtout remettre en cause la réserve marine que les braconniers n’ont jamais acceptée. Dans leur discours délirant, cet outil de protection de la biodiversité est assimilé à un instrument de contrainte mis en place par l’Etat colonial à l’encontre des Réunionnais !
Ces groupuscules extrémistes, sous couvert d’un pseudo et ridule discours anticolonial (Frantz Faon doit se retourner dans sa tombe !), dénoncent haineusement les pouvoirs publics, les scientifiques et les écologistes. Leur rhétorique est virulente et leurs méthodes agressives comme a pu le constater l’océanographe François Sarano dont ils sont venus perturber la conférence à Saint Leu après l’avoir copieusement insulté et menacé sur leur page facebook.
Ces enfants gâtés qui pratiquent leurs activités de loisirs dans le ghetto doré des villes balnéaire de l’ouest, ignorent en général qu’il existe une autre Réunion dont la principale préoccupation n’est pas de faire du surf mais de se nourrir et de pouvoir payer ses factures. Ces privilégiés, indifférents à la misère sociale et aux grands enjeux de La Réunion de demain, espèrent attirer à Saint-Paul un maximum d’adeptes des activités nautiques pour sortir de leur isolement sectaire et se donner une légitimité qu’ils n’ont pas. Ils ont réussi à mobiliser deux ou trois personnalités mais qu’il est triste de voir un homme aussi respectable que Danyel Waro apporter sa caution à une telle manifestation !
Enfin, un mot sur l’expression naïve : « rend a nou la mer ». Celui qui a trouvé ce slogan révèle bien le fond de la pensée de ces associations : la mer est à nous les usagers, il faut donc la débarrasser des requins et lever les interdictions qui la protègent. Ceux qui aiment La Réunion et ont à cœur de protéger sa biodiversité n’iront évidemment pas se mêler à ces gens-là le 8 décembre à Saint-Paul.
Marc Baudet
Bref, la qualité de l’eau du lagon se dégrade, la biodiversité s’appauvrit et les coraux meurent. Pour concilier les activités humaines et la préservation de l’écosystème il est nécessaire de réglementer l’accès au récif et de surveiller les activités de pêche et de loisirs. La mise en place de la Réserve Marine en 2007 a légitimement entraîné un certain nombre de restrictions, voire quelques interdictions afin de protéger le lagon.
Or, le dimanche 8 décembre, des associations qui se sont constituées lors de la « crise requins » et prônent la chasse aux squales, se sont données rendez vous au débarcadère de Saint-Paul pour exiger qu’on « rende la mer » aux usagers, c’est-à-dire qu’on lève les interdictions pesant sur les activités des pêcheur, des surfeurs et des baigneurs. Contradictoirement, ils dénoncent la prétendue inaction de la Préfecture lorsqu’un surfeur est victime d’un requin alors qu’il pratique son activité dans une zone interdite mais exigent de lever de l’interdiction de surfer ! Au-delà de ces revendications d’enfants gâtés et égoïstes de la société de consommation, ces associations veulent surtout remettre en cause la réserve marine que les braconniers n’ont jamais acceptée. Dans leur discours délirant, cet outil de protection de la biodiversité est assimilé à un instrument de contrainte mis en place par l’Etat colonial à l’encontre des Réunionnais !
Ces groupuscules extrémistes, sous couvert d’un pseudo et ridule discours anticolonial (Frantz Faon doit se retourner dans sa tombe !), dénoncent haineusement les pouvoirs publics, les scientifiques et les écologistes. Leur rhétorique est virulente et leurs méthodes agressives comme a pu le constater l’océanographe François Sarano dont ils sont venus perturber la conférence à Saint Leu après l’avoir copieusement insulté et menacé sur leur page facebook.
Ces enfants gâtés qui pratiquent leurs activités de loisirs dans le ghetto doré des villes balnéaire de l’ouest, ignorent en général qu’il existe une autre Réunion dont la principale préoccupation n’est pas de faire du surf mais de se nourrir et de pouvoir payer ses factures. Ces privilégiés, indifférents à la misère sociale et aux grands enjeux de La Réunion de demain, espèrent attirer à Saint-Paul un maximum d’adeptes des activités nautiques pour sortir de leur isolement sectaire et se donner une légitimité qu’ils n’ont pas. Ils ont réussi à mobiliser deux ou trois personnalités mais qu’il est triste de voir un homme aussi respectable que Danyel Waro apporter sa caution à une telle manifestation !
Enfin, un mot sur l’expression naïve : « rend a nou la mer ». Celui qui a trouvé ce slogan révèle bien le fond de la pensée de ces associations : la mer est à nous les usagers, il faut donc la débarrasser des requins et lever les interdictions qui la protègent. Ceux qui aiment La Réunion et ont à cœur de protéger sa biodiversité n’iront évidemment pas se mêler à ces gens-là le 8 décembre à Saint-Paul.
Marc Baudet