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Les élus du TCO attendent votre avis pour dessiner le visage du Grand ouest de 2040

?Votre avis les intéresse. La gouvernance du Territoire de la côte Ouest lance son Projet de territoire. Une vaste consultation certes optionnelle mais qu’elle juge "fondamentale" pour dessiner le territoire des 20 prochaines années.

Ecrit par zinfos974 – le jeudi 26 août 2021 à 15H52

Enième consultation qui finit dans un tiroir ou réel support à la décision publique ? Il reviendra aux habitants du TCO et même de La Réunion de le décider dans les semaines à venir. 

Le TCO lance son « Projet de territoire », vingt ans après le premier. Il s’agit d’une sorte de feuille de route « co-construite » par tous, de l’élu en passant par l’acteur économique, le citoyen ou l’associatif.

« Quelles perspectives pour quelqu’un ayant 20 ans en 2040 ? », guide Emmanuel Séraphin, le président de l’agglo’. Une question qui sert de tour de chauffe puisque la consultation promet d’élargir le champ des questions pour tous les types de public. 

Derrière la réclame « Mazin’ a li » que vous verrez sans doute fleurir dans des spots publicitaires très prochainement, plusieurs fenêtres s’ouvrent concrètement à la population qui souhaite donner son avis. Les habitants du TCO, en premier lieu, mais aussi tous les Réunionnais qui le veulent pourront laisser libre-court à leur imagination dès ce lundi 30 août et pour trois mois.

Emmanuel Séraphin parle d’« étape charnière qui doit fixer notre horizon à moyen et long terme ». Les cinq villes de l’ouest réunissent tout de même 216.000 habitants, ce qui en fait la communauté d’agglomération la plus importante sur le plan démographique, la 22ème à l’échelle nationale. Et avec eux, potentiellement, autant d’intérêts divergents qu’il faut concilier. Mais la consultation est ouverte à tous, au-delà des cinq villes de l’ouest. Il prend pour exemple le camping intercommunal de l’Ermitage qui est certes fréquenté par 23% d’habitants de l’ouest mais qui est donc fréquenté par les habitants des autres micro-régions.

« Le président a tout fait pour nous associer à la stratégie de territoire »

Cette étape « fondamentale » a été imaginée par la gouvernance actuelle qui vise plus de « proximité ». Le nouveau Projet de territoire, qui succède à celui de 2002, va donc peut-être permettre d’éviter des gabegies comme le projet de salle de concerts Zénith sur la rive nord de la Rivière des Galets ou le complexe sportif de Dos D’âne qui ont tous deux vivoté entre études coûteuses et chantiers à l’abandon. 

Emmanuel Séraphin confirme que cette consultation est justement là pour éviter les « one shot »

Aux acteurs économiques, associatifs et aux citoyens de dessiner dès lors leur territoire qu’ils souhaitent pour dans vingt ans. Une fois les avis récoltés et agrégés, il reviendra alors aux élus et administratifs du TCO de savoir faire emboîter ces rêves aux documents de planification réglementaires tels que les PLU des 5 villes, le SCOT du TCO ou encore le Schéma d’aménagement régional. Un chemin éclairé lui aussi par les financements européens et d’Etat. 

 

Pour autant, « il ne s’agit pas de partir d’une feuille blanche. Des projets sont en cours », n’oublie pas Emmanuel Séraphin puisque cette phase de diagnostic ouverte à tous pourrait donner l’illusion que les projets en cours, dont certains, on l’imagine, proviennent de l’ancienne mandature, seraient remisés au placard. Bien au contraire, sa gouvernance veut faire autrement en « associant tout le monde dans la réflexion ». Quitte à perdre quelques mois dans la phase décisionnelle, autant imaginer le futur avec le plus de monde possible.

« Notre responsabilité d’élus nous invite à agir autour des enjeux communs, de manière transversale, avec de nombreux défis à relever comme celui de la transition écologique, celui de favoriser la création d’emplois, l’offre de logements, le tout pour un meilleur équilibre du territoire », avise le président du TCO. 

Une vision que ne peut qu’applaudir Daniel Pausé, maire de Trois Bassins. « On a été peut-être un petit peu les oubliés de cette intercommunalité, en profite-il pour régler ses comptes. Aujourd’hui, le président a tout fait pour nous associer à la stratégie de territoire, nous demander notre avis, ce qui n’a pas été le cas auparavant », allume le vice-président délégué au développement des hauts. Il prend l’exemple de l’éco-cité dont le continuum Saint-Paul/Port/Possession n’est pas venu chatouiller sa commune.

Une marque de fabrique pour attirer les acteurs économiques

Derrière l’envie, dans l’air du temps, de consulter la population, le « Projet de territoire » projette aussi de donner une visibilité aux acteurs économiques à la recherche de foncier. « Il ne se passe pas une semaine sans que des acteurs économiques me demandent où trouver du foncier », illustre le président.

En VRP, sans doute briefé par des stratèges en communication, Emmanuel Séraphin parle de l’importance pour les cinq villes de l’ouest de se démarquer vis-à-vis des quatre autres communautés de communes pour accueillir ces entrepreneurs. Objectif : offrir au TCO une identité territoriale claire et lisible en direction des acteurs économiques qui ont besoin de visibilité. Ils sauront donc très bientôt que le TCO est prêt à leur faire les yeux doux. Le terme de « marketing territorial » est même employé par la présidence du TCO pour expliquer ce concept. Car le TCO y voit aussi son intérêt : plus les entreprises seront nombreuses à s’implanter dans ses cinq villes, plus elles viendront contribuer aux finances de la collectivité.

« Cette démarche, c’est l’occasion de donner la parole, d’associer la population à la réflexion. Dans les quinze prochaines années, nous aurons besoin d’hectares si nous voulons accueillir des acteurs économiques. Il y a une vraie stratégie foncière à trouver », explique ainsi Olivier Hoarau, vice-président délégué au développement économique et au tourisme. Cette prospection doit « bénéficier à toutes les communes et pas qu’à la commune du Port », ajoute-t-il en pensant aux villes voisines, plus rurales, comme Trois Bassins. 

« C’est une grande aventure dans laquelle on se lance. On voit bien que le développement durable n’est plus de la théorie », soutient pour sa part Vanessa Miranville, vice-présidente déléguée à cette thématique justement. « À travers des petites actions et des grands projets, il s’agira de mettre en actes le développement durable, avec une capacité d’innovation qui ne doit pas faire perdre de vue que nous devons concilier la tradition créole avec la modernité », plaide la maire de La Possession. Les cinq élus représentant chaque commune promettent donc de collaborer pour une vision globale du Grand ouest « et non pas que chacun défende son projet », rappelle un  Daniel Pausé décidément échaudé par son expérience de mandature sortante.

Trois phases vont se succéder dans les prochains mois. Après la phase de diagnostic jusqu’à novembre, le « temps 2 » de la consultation sera celui d’une seconde phase de concertation « pour aller plus loin », avant de déboucher sur le « Temps 3 », celui de la phase programmatique, en 2022. Le TCO fêtera alors ses 20 ans pour mieux basculer vers 2040.

« Donc d’ici 1 an, le président du TCO estime être en mesure de présenter un plan d’action opérationnel à nos partenaires. » 

Comment participer : 
Les habitués du web n’auront aucune difficulté à surfer dès lundi 30 août sur le site dédié Ouest2040.re avec des questionnaires en ligne qui les attendent. Pour les moins « branchés », des rencontres de proximité et des contributions « en marchant » seront déclinées dans les semaines à venir puisque l’interco prévoit d’aller à la rencontre des habitants.

 

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