Statu quo fiscal dans le chef-lieu cette année. La taxe sur les propriétés non-bâties sera maintenue à 13,03% et la taxe foncière appliquée sur les propriétés bâties s’élèvera toujours à 36,73%.
Avec ces taux, la ville de Saint-Denis se situe dans le trio de tête des communes ayant les taux d’imposition les plus faibles de l’île. Sur le taux global de 36,73% (correspondant à la taxe foncière de la ville et du Département calculé sur 2020), Saint-Denis se classe même au 3e rang des villes de 140 à 160.000 habitants ayant le plus faible taux d’imposition, devant des villes comme Tours, Limoges, Saint-Paul (Réunion), Clermont-Ferrand ou encore Dijon.
« Nous avons fait ce choix volontariste d’être dans une démarche de dépenses vertueuses »
Depuis la réforme de la fiscalité directe voulue par l’exécutif, la taxe d’habitation sur les résidences principales ainsi que son taux ne sont plus votés et perçus par les collectivités qui bénéficient, en guise de compensation, du transfert de la part départementale de Taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB). Ainsi, les recettes fiscales prévisionnelles attendues par le chef-lieu pour 2021 s’élèvent à 86,5 millions €.
Pour la maire de Saint-Denis, « ne pas augmenter les taux d’impôts locaux est un geste fort à l’adresse des habitant.e.s et un geste de soutien dans un contexte exceptionnel de crise ». Un choix assumé par l’édile dionysienne qui n’empêchera pas la collectivité « d’investir dans le développement humain, l’économie, les déplacements et la solidarité pour le bien-être de sa population ».
« Dans le même temps, nous avons engagé 75% de notre programme municipal et maintenu la commande publique avec près de 85 millions € pour un délai de paiement de 30 jours », ajoute Ericka Bareigts.
Comme l’a rappelé l’adjoint délégué aux finances et à la fiscalité, Gérard Françoise, ce choix de ne pas augmenter les taux des impôts directs locaux pour 2021 « est un choix qui dure depuis 2016 » et ce, « quand bien même les dépenses ont augmenté tout comme les besoins de la population ». « Quand on fait un choix, par nature, il y a des renonciations en face [comme la fin des voitures de fonction]urlblank:https://www.zinfos974.com/%E2%96%B6%EF%B8%8F-Annette-veut-proposer-un-code-de-la-sobriete-a-Macron_a145176.html , des voyages en classe affaires ou encore la fin de cocktails. Nous avons fait ce choix volontariste d’être dans une démarche de dépenses vertueuses et de dépenses au plus juste », explique-t-il.
L’opposition offre une autre lecture
Ce maintien des taux d’imposition à Saint-Denis n’a pas convaincu l’opposition. « Ils n’ont pas fait le choix d’augmenter les impôts qui sont déjà relativement élevés sur la commune de Saint-Denis », regrette Michel Lagourgue, du groupe Saint-Denis 2026. Ce dernier déplore par ailleurs que la maire ait décidé de ne pas mettre au vote lors de ce conseil leur motion sur une aide financière de la collectivité aux petites structures économiques et au monde économique touchés par la crise.
« Non seulement la majorité a refusé de débattre et a renvoyé ça en disant que ce n’est pas urgent. On renvoie ça dans une commission qui va devoir traiter du sujet et faire revenir cela en conseil », regrette-t-il. Avant de conclure: « C’est maintenant que les acteurs économiques ont besoin de cette aide et il est normal que la commune, comme toutes les autres collectivités, participe à cette aide. La majorité a estimé que ce n’était pas le rôle de la commune. C’est une conception que nous ne pouvons pas admettre dans l’opposition. »