Ils ont attendu le dernier jour de consultation publique pour faire oeuvre de leur contribution. Les membres ou élus d’Europe Ecologie les Verts espèrent que celle-ci fera favorablement évoluer l’approche des décideurs du Parc national.
« Mieux intégrer les Réunionnais dans ce projet ». La prise de position d’EELV Réunion n’est pas des plus risquées. Mais à la différence de cette masse contributive qui ne dépasse pas le stade de la conversation de bistrot, le mouvement écologiste a rencontré le commissaire enquêteur avant de verser au dossier de Charte ses propositions. Quelles sont-elles ?
Sur la forme tout d’abord, les « formulations maladroites » de la Charte sont « regrettables » jugent les écologistes. Le texte de la Charte énonce ainsi au coeur de ses 200 pages que « certaines des activités sont exercées de façon illégales et parfois depuis longtemps ». Pour Europe Ecologie, si ces activités « relèvent d’un usage séculaire, il est normal que leurs auteurs n’aient souvent pas conscience de l’existence d’un cadre légal ».
D’autres approches font tiquer les écologistes. « Pour qu’il y ait une vraie appropriation du projet, il faut que le Parc national sorte de cette posture du « on fait des choses bien pour vous » à « on le fait bien avec vous » », tranche Jean Erpeldinger, par ailleurs 7e adjoint saint-paulois.
« Création d’un conseil des anciens »
Selon EELV, l’adhésion à ce projet dépasse le simple cadre de cette enquête publique qui s’achève aujourd’hui. « La vraie participation va au-delà d’un simple « oui » ou « non » j’adhère à la Charte », mais devrait engager ses décideurs à élaborer une participation des personnes concernées sur du long terme.
Europe Ecologie appuie également dans ses contributions l’importance de la « création d’un conseil des anciens », de ceux qui, parce qu’ils habitent au coeur de ce Parc et/ou qu’ils y développent une activité économique, sont les acteurs de cet espace protégé. Une manière sans doute de tempérer les ardeurs bureaucratiques.
Un simple problème de communication ?
En tout état de cause, la réflexion devra aboutir, lorsque les divergences pourront être conciliées, à « une reconversion des activités » qui posent problème. Sans s’appesantir sur le sujet, tous les membres d’EELV présents autour de la table assurent que l’écueil qui concerne les éleveurs est de loin le plus inextricable. Le tableau n’est pas si noir pense savoir Jean Erpeldinger: « 95% des incertitudes peuvent être levées facilement par la direction du Parc. Il s’agit souvent d’une simple incompréhension. Encore faut-il que sa direction communique en ce sens ».
Pour les Verts, la stigmatisation des activités professionnelles ou des pratiques décrites comme illégales dans cette Charte doit être édulcorée. Le Parc doit bien au contraire sortir enrichi de la connaissance du terrain de ces milliers d’« usagers » car « il n’y aura rien de pire que de mettre la Nature sans l’Homme », admet Jean Erpeldinger qui « prend le pari de la participation » comme clé du succès du Parc.