Les dockers de la Sermat reviennent à la charge. Le contenu de leur comité d’entreprise tenu ce matin même au Port ne les satisfait pas et ils le font (encore) savoir.
Sans changer une virgule à ce qui avait été annoncé il y a une quinzaine de jours, les dockers prévoient toujours de figer leur activité à la date du 1er juillet. « Au 1er juillet, si on n’a pas le choix, sereinement, on usera de notre droit de grève », lance comme un refrain déjà entendu il y a un an Danio Ricquebourg, secrétaire général de la CGTR Ports et docks.
Il faut dire que leurs demandes d’avancées sur des points précis du protocole de fin de conflit 2013 n’auraient eu pour l’heure aucun écho de la part de la direction du groupement d’intérêt économique Sermat (SAMR, SOMACOM et SGM).
Ces écueils, quels sont-ils ? La CGTR Ports et docks attend toujours de voir concrétiser son souhait d’internalisation de la maintenance des chariots-cavaliers, engins qui servent à déplacer les containers sur les quais.
Cette volonté syndicale, qui découle d’une série de découvertes tendant à prouver la perte substantielle subie par le GIE au profit de la multinationale Kalmar, et corroborée par les conclusions du rapport d’audit rendu fin 2013, reviendrait à faire revenir dans le giron du GIE la maintenance des cavaliers.
Pour cette raison, la mauvaise passe économique avancée par la direction du groupement depuis le bras de fer de 2013 ne tient pas la route, selon les dockers. Ce qui les amène à ne pas lâcher de lest sur les six départs volontaires qui continuaient à coincer aux dernières nouvelles.
Aujourd’hui, Danio Ricquebourg précise que quatre d’entre eux sont signés, un est en cours de l’être et le dernier attend toujours de voir les conditions du protocole respectées. Rappelons que le motif du licenciement économique n’arrive vraiment pas à convaincre la CGTR Ports et Docks.
Un début d’aveu ?
Au-delà de ce qui a déjà été exposé ces derniers mois et qui n’a fait qu’être redit ce vendredi matin, Danio Ricquebourg, secrétaire de la CGTR Ports et Docks, fait aussi part de son indignation face à ce qu’il qualifie déjà de harcèlement au travail. Un exemple : le manque de moyens, d’outils sur les quais, pour que les employés puissent accomplir leur mission.
Entre autre confidence des échanges qui ont pu avoir lieu ce matin en CE, Danio Ricquebourg retient un passage fort intéressant en forme d’aveu qu’il ne manquera pas, dit-il, de consigner et de faire valoir en temps voulu. Selon ses propos rapportés, la direction de la Sermat s’engagerait à écrire des factures au coût réel vis-à-vis de Kalmar et de sa filiale réunionnaise, la SRMP. « Qu’est-ce que ça veut dire ? demande naïvement le syndicaliste. Jusqu’à présent les pièces n’étaient pas facturées au coût réel ? Un procureur qui entend ça, il comprend tout de suite que des camarades se sacrifient toujours pour que les acconiers engraissent Kalmar », appuie avec autant d’énergie Danio Ricquebourg.
Aucune rencontre n’est pour l’heure calée entre la direction et ses salariés. Danio Ricquebourg s’envole dimanche pour soumettre l’ensemble de ces pièces à conviction à la fédération nationale des docks. « Mais je reste ouvert pour une éventuelle discussion », soutient-il. Franck Doki-Thonon, le président du GIE, que nous aurions aimé interroger pour avoir le point de vue patronal, restait injoignable jusqu’au moment de notre publication.