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Les derniers mots de Géraldine : « Avec Didier, tout est possible »

La douleur marque le visage épuisé de la mère de Géraldine Boyer qui tient une photo encadrée de sa fille, dirigée vers la cour comme si elle y assistait. Sa fille avec qui elle se trouvait, décédée à l’âge de 38 ans, le 21 janvier 2016 sur le parking de Jumbo Sainte-Marie sous les coups […]

Ecrit par zinfos974 – le lundi 23 avril 2018 à 20H28

La douleur marque le visage épuisé de la mère de Géraldine Boyer qui tient une photo encadrée de sa fille, dirigée vers la cour comme si elle y assistait. Sa fille avec qui elle se trouvait, décédée à l’âge de 38 ans, le 21 janvier 2016 sur le parking de Jumbo Sainte-Marie sous les coups de son mari.
 
Jugé pour assassinat devant la cour d’Assises ce lundi, Didier Nauche, 44 ans, a pu donner sa version des faits. Une version peu satisfaisante car « il ne sait plus », bien trop souvent. Ce qu’il sait, c’est qu’il a attendu dans le parking, a accéléré au vu de sa femme pour la percuter, puis a pris le couteau qui se trouvait sur le siège passager avant de la poignarder au cou à plusieurs reprises. Mais il ne reconnaît pas l’intention de tuer ni la préméditation. Il s’attendait peut-être à ce qu’elle s’en sorte ? Après un coup de 4×4 à vive allure et une dizaine de coups de couteau, c’était peu probable.  
 
Et certains éléments ne jouent pas tout à fait en sa faveur niveau préméditation… Il avait déjà menacé sa femme et ses deux fils avec un couteau lors d’une séparation en 2007. Trois semaines avant le drame, alors que le couple se séparait à nouveau, il avait réveillé Géraldine Boyer au beau milieu de la nuit et avait mimé un égorgement. Et le jour des faits, il l’avait suivie toute la journée en voiture et avait donc fini par crier « je vais te tuer ! » en la poignardant. Tout cela ne colle pas vraiment avec la théorie du coup de folie.
 
Les derniers mots de Géraldine à sa meilleure amie : « Avec Didier, tout est possible »
 

Et il y a cet incident de la veille. Venu voir ses enfants dans le nouvel appartement de sa femme, il tombe nez à nez avec sa meilleure amie. La conversation devient tendue. « Je sais où tu habites », balance-t-il. « Là, pour la première fois, j’ai vraiment eu peur, raconte cette amie plutôt confiante qui fond tout à coup en larmes, je vis seule avec ma fille et j’avais vraiment très peur ». Les fils, alors âgés de 16 et 20 ans, se placent alors devant elle, afin de la protéger. « Ils m’avaient plus tard expliqué qu’il y avait un couteau sur le plan de travail à ma gauche et qu’ils avaient peur pour moi ».
 
Le dernier coup de fil entre Didier Nauche et sa femme, le lendemain matin, quelques heures avant sa mort, portait d’ailleurs selon lui sur l’incident de la veille. Mais aussi « peut-être » sur leur séparation et l’existence éventuelle d’un amant. Géraldine Boyer a ensuite envoyé un message à sa meilleure amie : « Avec Didier, tout est possible ».
 
Son comportement dans la salle d’audience n’est pas idéal non plus. Alors que son amie décrit la tristesse de Géraldine Boyer, quelques mois avant sa mort, à cause de la perte de son emploi et le malaise dans son couple, Didier Nauche l’interpelle, énervé : « Kosa ou koné a sa tristesse ou ? ». Et ses réponses au président du tribunal, ainsi qu’à l’avocat général, frôlent l’insolence. Il répond du tac au tac, parfois avec une confiance injustifiée et leur renvoie leurs questions. Alors que l’avocat général lui demande dans quel état d’esprit il était pour pouvoir commettre l’irréparable, il répond : « Le jour où ça va vous arriver, vous allez me le dire ».
 
« Elle était tout pour moi »
 
La mission pour la défense n’est pas simple, du coup. Son avocat insiste sur l’abandon de sa jeune mère dès sa naissance, les moqueries à l’école à l’encontre de sa rousseur et enfin cette femme qui lui avait montré ce qu’était l’amour. « Elle était tout pour moi », déclare-t-il. La jalousie aurait poussé cette âme sensible à bout ; une relation entre la victime et l’infirmier de son père totalement imaginée…
 
Place ce mardi aux plaidoiries des avocats de chacun, et une autre journée de torture pour cette mère, qui ne cesse de pleurer la mort de sa fille tout en évitant du regard celui qui la lui a prise.

 

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