Selon Ratenon, « Macron supprime l’outil mais pas le mal » :
Au 1er janvier 2020 : il n’y aura plus de pauvres en France. Macron, le Président des riches l’a décrété. Et pour cause : il a décidé de supprimer l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (Onpes).
Un outil crée par la loi d’orientation de juillet 1998 composé de représentants de grandes administrations publiques mais aussi des chercheurs et universitaires ainsi que des personnes du monde associatif et qui a permis depuis 20 ans d’éclairer le débat public sur la réalité de la pauvreté en France par la publication de rapports, d’études et de tableau de bord annuel.
Une pauvreté qui touche 9 millions de personnes en métropole ; 342 000 à la Réunion. Selon l’INSEE, en 2018 : 400 000 français ont basculé dans la pauvreté. C’est à la suite de ce rapport que le premier ministre a annoncé la suppression de cet observatoire, quelques jours après la journée mondiale du refus de la misère, le 17 octobre. Tout un symbole.
C’est cet observatoire qui a démontré qu’il n’était pas possible de vivre décemment en dessous de 1500 euros pour une personne seule. On est donc loin des chiffres officiels qui fixent ce seuil métropolitain à 1026 euros.
TOUTES les politiques ont échoué jusqu’ici et celle menée depuis 2017 par Macron a aggravé le phénomène. C’est l’échec de son plan pauvreté mais il peut se féliciter que ses amis les riches sont encore plus riches.
A ce rythme-là : il va bientôt supprimer Pôle emploi pour ne plus voir les chômeurs ; supprimer l’Insee pour qu’il n’y ait plus de problème de logements, d’inégalités… Macron vient d’inventer un nouveau remède : casser le thermomètre.
Nous devons tous nous mobiliser contre cette volonté de rendre invisible des millions de personnes qui souffrent, ces « gens qui ne sont rien ». Nous devons tous nous mobiliser pour mettre fin à la stigmatisation des pauvres.
La réaction de Nadia Ramassamy :
Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ), Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES)…Pas moins de 84 organes indépendants de recherche et d’analyse interministériels vont être tantôt supprimés par le Gouvernement tantôt vidés de leurs substances par des fusions dans le cadre du Projet de loi de finances 2020.
L’État ne peut vivre à crédit, tout le monde en convient et chacun doit participer à l’effort national de réduction des déficits et de la dette. Encore faut-il que ces économies soient efficaces au niveau budgétaire et qu’elles ne réduisent pas la production d’études venant éclairer le débat public sur les réalités sociales, économiques, sociétales et démographiques de notre pays.
Or, la suppression de ces agences n’engendra pas d’économies substantielles puisque le coût de fonctionnement de ces organismes est compris entre zéro et quelques centaines de milliers d’euros par an. Pire, ces suppressions portent gravement atteinte au débat démocratique.
En effet, un an après la crise des Gilets jaunes et quelques jours après la Journée mondiale de lutte contre la pauvreté, le Gouvernement a donc décidé de supprimer l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale.
9 millions de personnes pauvres en France en 2019 dont 400 000 de plus qu’en 2018, des inégalités sociales et territoriales qui s’accroissent, des travailleurs précaires toujours plus nombreux, des discriminations dans l’accès au logement et à la santé qui persistent…La réalité de notre pays n’autorise pas le gouvernement à être se passer de l’Observatoire de la pauvreté.
En se privant des moyens de mieux connaître l’état de la pauvreté en France, le Gouvernement prend le risque d’être sourd et aveugle alors que la lutte contre les inégalités devrait être une priorité nationale.