Sur un appel national à manifester dans la fonction publique, le SGPEN CGTR a réussi à mobiliser plusieurs dizaines de personnels contractuels devant les grilles du Rectorat, ce matin. D’autres n’ont pu se déplacer mais étaient en grève toute cette journée.
Personnels administratifs, techniciens, documentalistes… Les contractuels du Rectorat et de l’Université, soit 168 personnes à la Réunion, exigent moins de précarité et même, un plan de titularisation pour l’ensemble du personnel.
Normalement embauchés pour répondre à un besoin ponctuel, ils occupent en fait souvent des postes permanents car ils coûtent moins cher. Après 10 ans aux espaces verts à l’Université de la Réunion, Jean-Paul Nativel a appris la semaine dernière qu’il perdra son poste au mois de février 2011. « Un courrier du président de l’Université nous avait assuré qu’aucune suppression de postes n’était à craindre, finalement lors d’une réunion la semaine dernière, on nous convoque tous et on cite les noms de ceux qui sont remerciés… Et comme si de rien n’était, nous sommes conviés mardi à un pot de fin d’année avec le président ! On nous donne à manger avant de nous jeter à coup de pied dans le derrière ».
Colère et détermination ce matin. Dans le calme, une délégation a fait part de ses requêtes auprès d’un représentant du Rectorat, puis auprès du président de l’Université de la Réunion. « Le président nous a expliqué ne pas vouloir s’engager à demander une extension de budget pour sauver les 16 contractuels qui perdent leur poste en février, puis les 40 les semaines suivantes », a informé en fin de matinée Marie-Claire Françoise, la responsable des non-titulaires à l’Académie de la Réunion. Ce début d’après-midi, c’est à la Région que les non-titulaires allaient chercher un soutien.
« Une disposition législative dérogatoire pour un plan local de résorption de la précarité et de transformation des emplois précaires en emplois statutaires doit être prise sans tarder », a affirmé ce matin le représentant syndical du SGPEN-CGTR, Patrick Corré.
Majoritairement en CDD, les contractuels peuvent depuis 2005 passer en CDI de droit public après six ans de CDD sans interruption. Mais la règle est « trop souvent détournée, notamment par les collectivités locales », selon le ministère qui a affirmé vouloir remettre de l’ordre.