Comment poursuivre les efforts pour la Réunion alors que les aides étatiques s’amenuisent progressivement à destination des collectivités? C’est en partie la réflexion qui a été menée ce mercredi matin à l’assemblée plénière du Conseil Général sur les orientations budgétaires 2015.
Bruno Mamindy Pajany, le conseiller général de Sainte-Rose, a été le premier à estimer que pour lutter contre l’urgence sociale, la précarité, il fallait « construire un projet pour répondre à nos besoins« . Même s’il admet que sur ces orientations, le Conseil Général affiche de nouveau une « politique volontariste« , il rappelle en prenant sa casquette de maire que « les communes ont la grippe » et « qu’il faut se se demander comment faire face à ce contexte morose ».
Tous les conseillers généraux sont d’accord pour dire que le Conseil Général traverse une période difficile, malgré ses efforts. « Nous partageons certaines de vos idées sur vos orientations… Mais il va falloir prendre des décisions. Réfléchir sur l’égalité, savoir qui est responsable des actions menées, notamment sur la mobilité et la précarité énergétique. Les gouvernements se succèdent et nous rencontrons les mêmes problèmes. Apparemment, Mme la présidente, la rupture est imminente avec la majorité gouvernementale« , lance Eric Fruteau.
Joseph Sinimalé de poursuivre: « Eric Fruteau tu as raison, il faut repenser notre façon de voir. Il faut repenser la structure de la Réunion pour demain. Nous sommes à 10.000 km, nous devons dire ce que nous voulons pour la Réunion. Même nos parlementaires, je les respecte, mais ne sont pas entendus. J’ai fréquenté plusieurs gouvernements, plus présidents de la République. Il ne feront rien pour nous ».
Nassimah Dindar, présidente du Conseil Général, rappelle avoir toujours tenu tête au gouvernement lorsque cela était justifié: « Depuis 2004, nous avons toujours dénoncé la non compensation des prestations versées aux Réunionnais. Ici nous avons refusé le transfert des personnels TOS (techniciens Ouvriers et de Service) alors même que la compensation n’était pas faite par le gouvernement. Il faut continuer effectivement à défendre notre territoire, notre population. C’est à nous que les Réunionnais viendront demander des comptes, et non à Paris. Donc nous devons dénoncer la cassure de ce que l’on a mis du temps à construire« , insiste-t-elle.