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Les bichiques vont-ils disparaître ?

Le bichique se fait rare. Le petit alevin prisé des Réunionnais voit son nombre décroître d’année en année. En 2010, l’espèce a d’ailleurs été classée comme « quasi-menacée » de disparition par le Comité français de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature. René Robert, géographe et ancien directeur scientifique du dossier « Pitons, cirques et remparts […]

Ecrit par zinfos974 – le vendredi 18 janvier 2013 à 17H57

Le bichique se fait rare. Le petit alevin prisé des Réunionnais voit son nombre décroître d’année en année. En 2010, l’espèce a d’ailleurs été classée comme « quasi-menacée » de disparition par le Comité français de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature.

René Robert, géographe et ancien directeur scientifique du dossier « Pitons, cirques et remparts de la Réunion » pour le patrimoine mondial de l’Unesco, avait essayé il y a quelques années de mettre en place un élevage de bichiques.

« À l’époque, il y a environ une vingtaine d’années, on ne savait pas bien le cycle biologique des alevins de gobie (bichiques), qui est assez complexe. Les oeufs sont pondus en eau douce et entraînés vers la mer. Après éclosion, les alevins se mettent à remonter le courant afin d’atteindre l’eau douce« , explique-t-il.

René Robert raconte que l’idée d’un élevage de bichiques a vite été abandonnée car le projet était trop coûteux et techniquement complexe à mettre en place. Quant à la protection de l’animal, « beaucoup d’administrations ont essayé de gérer le dossier ‘bichiques’ mais elles se sont vite cassées les dents car rien n’est respecté, même pas les arrêtés préfectoraux qui tentent de réguler la pêche », déclare le géographe.

Pour Etienne Fontaine, pêcheur et défenseur des bichiques, la cause de la disparition de l’espèce est simple : « Il y a trop de braconnage et de fraudes ! Lorsqu’il y a une remontée de bichiques, il n’y a pas que les pêcheurs déclarés qui sont là. Tout le monde veut sa part du butin, et à 40 euros le kilo, c’est très alléchant! ».

Selon le pêcheur, pour sauver les bichiques il faudrait plus de contrôles pour réglementer la surpêche car de moins en moins de bichiques ont la chance d’atteindre la taille adulte pour pouvoir se reproduire.

« Quand il n’y aura plus de bichiques, on trouvera ça bizarre, mais il faudra qu’on prenne conscience avant tout que c’est de notre faute, déplore Etienne Fontaine. Cette année j’ai d’ailleurs pris la résolution de ne plus pécher le bichique, ça va être difficile côté budget mais c’est un geste que je fais pour protéger un morceau de notre culture », conclut-il.

 

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