
Quasiment tous les corps de métiers seront représentés ce jeudi lors de la grève générale, et les avocats ne feront pas exception. La perspective de cotisations en hausse et de pensions en baisse pousse les robes noires à descendre dans la rue pour protester contre le projet de réforme des retraites. Les explications du bâtonnier de Saint-Denis, Maître Laurent Payen :
Zinfos974 : Pour quelles raisons les avocats participent-ils à la grève générale du 5 décembre ?
Les avocats sont révoltés par la réforme envisagée qui veut supprimer le régime de retraite spécifique des avocats, qui n’est pas un régime "spécial", mais un régime "autonome". C’est-à-dire qu’il est entièrement financé par la profession, pris en charge par les cotisations des avocats. C'est un régime qui est très bien géré, qui est positif, et qui reverse même des sommes très importantes, de l’ordre de 100 millions d’euros, au régime général tous les ans. Il n’y a aucune raison de vouloir supprimer quelque chose qui fonctionne bien pour lui substituer quelque chose qui aujourd’hui fonctionne mal, avec un coût de cotisation qui va doubler pour les avocats, tout en entraînant une diminution de près de 30% des pensions de retraite. C'est inacceptable.
Ne craignez-vous pas de donner le sentiment aux travailleurs du régime général que votre corporation souhaite garder ses "privilèges" ?
Ce n’est pas un privilège, le régime de retraites des avocats n’est pas financé par les autres cotisants, il est financé uniquement par les avocats. Il abonde également un régime de prévoyance, et il ne fait de mal à personne au contraire, puisque nous reversons 100 millions au régime général. À n'en pas douter, si nous tombons dans le régime général on ne sera plus créditeurs et on ne pourra plus aider, en quelque sorte, les autres. C’est vraiment marcher sur la tête de vouloir supprimer ce régime. Tout le monde y perdrait, vu comment c’est géré. On va en plus avoir à payer des cotisations uniquement de gestion qui n’ouvriront pas de droits à la retraite alors qu’aujourd’hui c’est géré au cordeau par les avocats et pour les avocats.
Pouvez-vous nous décrire la réalité d’un jeune avocat qui se lance et sur sa perspective de retraite ? Le grand public vous perçoit peut-être à tort comme ayant une situation confortable?
C’est une image qu’on a de l’avocat, une profession privilégiée, aujourd’hui c’est loin d’être le cas. Il y a évidemment quelques avocats qui gagnent très très bien leur vie, mais aussi beaucoup de petits avocats, qui sont des artisans, qui sont des jeunes avocats, qui font des permanences le jour comme la nuit pour un revenu tout à fait modeste. Le revenu médian des avocats est loin d’être enviable par rapport à celui des salariés, après avoir pourtant fait de longues années d'études et passé de longues journées au cabinet ou au tribunal. Si on accepte cette réforme ça va aboutir à doubler les cotisations et de toute évidence les avocats qui ont les revenus les plus faibles ne pourront pas survivre à cette situation (...). Et s’il n’y a plus de régime de prévoyance, ce serait catastrophique pour bon nombre d’entre eux.
Les organes de notre profession ont fait des calculs, les avocats qui commencent aujourd’hui à exercer y perdraient beaucoup. On ne sait même pas combien vaudrait le point au moment où la retraite sera liquidée. Mais on passera d’une retraite de base de 1300 euros à moins de 1000 euros par mois, ce qui, avec plus de 40 ans de cotisation à des taux très importants serait totalement inadmissible.
Zinfos974 : Pour quelles raisons les avocats participent-ils à la grève générale du 5 décembre ?
Les avocats sont révoltés par la réforme envisagée qui veut supprimer le régime de retraite spécifique des avocats, qui n’est pas un régime "spécial", mais un régime "autonome". C’est-à-dire qu’il est entièrement financé par la profession, pris en charge par les cotisations des avocats. C'est un régime qui est très bien géré, qui est positif, et qui reverse même des sommes très importantes, de l’ordre de 100 millions d’euros, au régime général tous les ans. Il n’y a aucune raison de vouloir supprimer quelque chose qui fonctionne bien pour lui substituer quelque chose qui aujourd’hui fonctionne mal, avec un coût de cotisation qui va doubler pour les avocats, tout en entraînant une diminution de près de 30% des pensions de retraite. C'est inacceptable.
Ne craignez-vous pas de donner le sentiment aux travailleurs du régime général que votre corporation souhaite garder ses "privilèges" ?
Ce n’est pas un privilège, le régime de retraites des avocats n’est pas financé par les autres cotisants, il est financé uniquement par les avocats. Il abonde également un régime de prévoyance, et il ne fait de mal à personne au contraire, puisque nous reversons 100 millions au régime général. À n'en pas douter, si nous tombons dans le régime général on ne sera plus créditeurs et on ne pourra plus aider, en quelque sorte, les autres. C’est vraiment marcher sur la tête de vouloir supprimer ce régime. Tout le monde y perdrait, vu comment c’est géré. On va en plus avoir à payer des cotisations uniquement de gestion qui n’ouvriront pas de droits à la retraite alors qu’aujourd’hui c’est géré au cordeau par les avocats et pour les avocats.
Pouvez-vous nous décrire la réalité d’un jeune avocat qui se lance et sur sa perspective de retraite ? Le grand public vous perçoit peut-être à tort comme ayant une situation confortable?
C’est une image qu’on a de l’avocat, une profession privilégiée, aujourd’hui c’est loin d’être le cas. Il y a évidemment quelques avocats qui gagnent très très bien leur vie, mais aussi beaucoup de petits avocats, qui sont des artisans, qui sont des jeunes avocats, qui font des permanences le jour comme la nuit pour un revenu tout à fait modeste. Le revenu médian des avocats est loin d’être enviable par rapport à celui des salariés, après avoir pourtant fait de longues années d'études et passé de longues journées au cabinet ou au tribunal. Si on accepte cette réforme ça va aboutir à doubler les cotisations et de toute évidence les avocats qui ont les revenus les plus faibles ne pourront pas survivre à cette situation (...). Et s’il n’y a plus de régime de prévoyance, ce serait catastrophique pour bon nombre d’entre eux.
Les organes de notre profession ont fait des calculs, les avocats qui commencent aujourd’hui à exercer y perdraient beaucoup. On ne sait même pas combien vaudrait le point au moment où la retraite sera liquidée. Mais on passera d’une retraite de base de 1300 euros à moins de 1000 euros par mois, ce qui, avec plus de 40 ans de cotisation à des taux très importants serait totalement inadmissible.