Les anciens sont de retour à la Réunion. TAK au Tampon, Jean-Paul Virapoullé à Saint-André, Joseph Sinimalé à Saint-Paul et Marco Boyer sur la Plaine-des-Palmistes sont les grands gagnants de ce second tour.
André Thien-Ah-Koon est de retour aux commandes du Tampon. Maire durant 23 ans, il avait laissé la mairie en 2006 (inéligibilité) à Didier Robert. Il profite des rivalités à droite entre Paulet Payet, maire sortant, Nathalie Bassire et Didier Robert, et du très mauvais score du député PS, Jean-Jacques Vlody, pour revenir aux commandes. Avec 49,77%, TAK devance Paulet Payet (33,03%) et Jean-Jacques Vlody (17,18%). Un retour canon pour l’actuel conseiller général et conseiller régional.
Bien qu’il avait annoncé la fin de sa carrière politique en 2008 après sa défaite aux municipales à Saint-André, Jean-Paul Virapoullé est de retour au premier plan. L’ancien sénateur avait raté la réélection dès le premier tour pour 9 voix et reprend ce dimanche la mairie (62,57%), dont il a été le maire entre 1972 et 2008, soit pendant 36 ans. Ce retour signe aussi un revers cinglant pour le maire sortant, Eric Fruteau, frappé d’inéligibilité, et qui avait décidé de lancer sa femme dans la campagne. Elle termine loin derrière (22,84%). Quant à Joe Bédier, ancien premier adjoint d’Eric Fruteau, il récolte 14,57% des suffrages. Saint-André est de nouveau une commune de droite.
La défaite de la députée-maire Huguette Bello
L’ancien maire de la Plaine-des-Palmistes, Marco Boyer (39,67%), récupère la mairie après l’avoir laissé pour un mandat à Jean-Luc Saint-Lambert (34,43%). Une défaite pour le maire sortant PS, victime de la fronde anti gouvernement. Marco Boyer, divers droite, reprend la mairie qu’il a dirigé entre 1989 et 2008. Derrière, Johnny Payet (LPA) termine avec 25,89% des suffrages. La Plaine-des-Palmistes bascule, là aussi, de la gauche vers la droite.
Mais la sensation de la soirée, c’est la défaite de la députée-maire Huguette Bello (46,4%) à Saint-Paul. Joseph Sinimalé (53,59%) réussi son come-back et la mairie bascule de nouveau à droite. Le candidat UMP reprend son bien après avoir dirigé la mairie entre 1994 et 1999. Cette victoire de la droite est un coup de tonnerre pour la présidente du jeune partie PLR (Pour la Réunion). Né après avoir quitté le PCR. Mais la maire sortante n’a pas dit son dernier mot et devrait déposer un recours après cette élection perdue.
La gauche a souffert et la droite en a profité. A noter, la défaite du sénateur PS, Michel Vergoz (49,37%) à Sainte-Rose pour 62 voix d’écarts contre Bruno Mamindy-Pajany (50,62%).
Vanessa Miranville met fin à 43 ans de règne de Roland Robert à la Possession
De nouveaux maires arrivent sur le devant de la scène politique. Au Port, avec 55,31% des suffrages, Olivier Hoarau (PLR) parvient à battre le candidat PCR, Henri Hippolyte (34,18%). Un vote historique puisque la commune est dirigée par les communistes depuis 1971. Olivier Hoarau est le seul candidat PLR a se retrouver à la tête d’une commune réunionnaise après la défaite d’Huguette Bello.
Autre grosse sensation de la soirée, la défaire historique de Roland Robert (43,52%) à la Possession. La « coupable », c’est Vanessa Miranville (56,47%) qui met un terme à 43 ans de règne du PCR sur cette commune. A noter que Vanessa Miranville est aujourd’hui la seule femme à diriger une commune à la Réunion après la défaite d’Huguette Bello.
Gilbert Annette, seul socialiste à tirer son épingle du jeu
Pour le PCR, c’est une défaite cinglante. Le parti n’aura pas réussi à garder ses bastions. A Saint-Louis, c’est le même constat. Cyrille Hamilcaro, ancien maire de la commune, reprend son dû au PCR. Avec 43,67% des voix, Cyrille Hamilcaro devance Jean Piot (32,54%), Pierrick Robert (15,84%) et Philippe Rangama (7,93%). Là aussi, le PCR ne conserve pas la mairie.
Cette défaite supplémentaire semble sceller dans le marbre la mort actée du Pari communiste réunionnais après sa création en 1959. Seule la commune de Sainte-Suzanne a été sauvée du naufrage. Maurice Gironcel (51,8%) a réussi de justesse à garder son siège face à Daniel Alamélou (48,19%).
Le seul grand vainqueur socialiste de la soirée est Gilbert Annette. Le maire sortant réussit son pari et conserve sa mairie acquise en 2008 à la droite. Face à son adversaire de toujours, René-Paul Victoria, Gilbert Annette se paie le luxe d’améliorer son score (56,7%) par rapport à 2008. En face, c’est un nouveau revers enregistré sur le chef-lieu par René-Paul Victoria (43,29%). Malgré l’union, le candidat de la droite n’a pas su fédérer tous les courants.