
Deux ans de pourparlers en interne, six mois de médiatisation intensive, les événements se précipitent enfin dans le conflit opposant employés et direction des sociétés électriques de l'île (EDF et Séchilienne Sidec).
"Il n'y aura pas de durcissement du mouvement", tempère Patrice Atchicanon, secrétaire général adjoint de la CGTR EDF, devant les rumeurs d'un possible retour à des blocages. Pour l'heure, les grévistes d'EDF se contentent de se relayer devant les grilles de la centrale du Port, et ce depuis le 28 mars.
Le syndicaliste souhaite baliser la situation. Il n'y a rien à attendre de spectaculaire aujourd'hui. La décision qui sera prise ce matin à 9h30 (heure de métropole) par la plus haute juridiction administrative ne sera qu'une décision sur la forme et non sur le fond. "Seule la recevabilité de la requête sera déterminée aujourd'hui, rien d'autre. A ma connaissance, les pièces complémentaires qui étaient attendues par le Conseil d'Etat n'ont pas été apportées" dit-il. Toujours est-il que dans une option de recevabilité, les compléments d'écriture de la direction ainsi que celle de la CGTR (sous forme de débat contradictoire) devront également être étudiés par le Conseil.
Le Cospar en révélateur
"Nous sommes convaincus de notre bon droit". C'est ce qui fait perdurer le mouvement, précise le syndicaliste ayant 20 ans de boîte derrière lui. "Le protocole de 1972 n'a jamais été respecté par la direction d'EDF". Légèrement irrité par le mécontentement d'une partie de la population, le syndicaliste brosse un parallèle historique qui explique leur détermination. "Voyons ce qui s'est passé à la Réunion qui est devenue département en 1946. L'égalité de traitement réelle, que ce soit au niveau des revenus de transferts, du RMI, etc ne sont-elles pas arrivées 50 ans plus tard au même taux que celui appliqué en métropole, à force de revendications ?" clame-t-il.
"A la suite du fameux mouvement Cospar de 2009, nous avons confié à un cabinet d'experts l'analyse de nos statuts et c'est uniquement à ce moment-là que nous avons découvert que la direction nous cachait les conséquences de ce statut des IEG (Pers 684) censé, schématiquement, aligner le coût de la vie chère en Outre-mer à un niveau plus important qu'il ne l'est aujourd'hui pour les agents des industries électriques et gazières".
Collectif manipulé ?
"Nous devons passer par la pédagogie pour faire comprendre notre mouvement" dit-il avec un peu de lassitude. "Même si la population est contre nous, moi je les comprends. Je vis aussi à la Réunion, ma famille aussi a été touchée par les coupures".
Autre élément qui participe à la guerre des nerfs que se livrent les deux camps depuis des mois : le dernier épisode de la création d'un collectif de citoyens contre les coupures. Selon Patrice Atchicanon, ce collectif n'a jamais eu de statut et a été monté à la va-vite dans un unique intérêt de manipulation. "Le seul moyen pour le préfet de réquisitionner et à la direction d'assigner certains collègues devant le tribunal a été de se parer du "trouble manifeste à l'ordre public".
Mais loin des polémiques, les regards restent attentifs à la décision qui sera prise aujourd'hui par le Conseil d'Etat. Plus de précision attendue en début d'après-midi à la Réunion.
"Il n'y aura pas de durcissement du mouvement", tempère Patrice Atchicanon, secrétaire général adjoint de la CGTR EDF, devant les rumeurs d'un possible retour à des blocages. Pour l'heure, les grévistes d'EDF se contentent de se relayer devant les grilles de la centrale du Port, et ce depuis le 28 mars.
Le syndicaliste souhaite baliser la situation. Il n'y a rien à attendre de spectaculaire aujourd'hui. La décision qui sera prise ce matin à 9h30 (heure de métropole) par la plus haute juridiction administrative ne sera qu'une décision sur la forme et non sur le fond. "Seule la recevabilité de la requête sera déterminée aujourd'hui, rien d'autre. A ma connaissance, les pièces complémentaires qui étaient attendues par le Conseil d'Etat n'ont pas été apportées" dit-il. Toujours est-il que dans une option de recevabilité, les compléments d'écriture de la direction ainsi que celle de la CGTR (sous forme de débat contradictoire) devront également être étudiés par le Conseil.
Le Cospar en révélateur
"Nous sommes convaincus de notre bon droit". C'est ce qui fait perdurer le mouvement, précise le syndicaliste ayant 20 ans de boîte derrière lui. "Le protocole de 1972 n'a jamais été respecté par la direction d'EDF". Légèrement irrité par le mécontentement d'une partie de la population, le syndicaliste brosse un parallèle historique qui explique leur détermination. "Voyons ce qui s'est passé à la Réunion qui est devenue département en 1946. L'égalité de traitement réelle, que ce soit au niveau des revenus de transferts, du RMI, etc ne sont-elles pas arrivées 50 ans plus tard au même taux que celui appliqué en métropole, à force de revendications ?" clame-t-il.
"A la suite du fameux mouvement Cospar de 2009, nous avons confié à un cabinet d'experts l'analyse de nos statuts et c'est uniquement à ce moment-là que nous avons découvert que la direction nous cachait les conséquences de ce statut des IEG (Pers 684) censé, schématiquement, aligner le coût de la vie chère en Outre-mer à un niveau plus important qu'il ne l'est aujourd'hui pour les agents des industries électriques et gazières".
Collectif manipulé ?
"Nous devons passer par la pédagogie pour faire comprendre notre mouvement" dit-il avec un peu de lassitude. "Même si la population est contre nous, moi je les comprends. Je vis aussi à la Réunion, ma famille aussi a été touchée par les coupures".
Autre élément qui participe à la guerre des nerfs que se livrent les deux camps depuis des mois : le dernier épisode de la création d'un collectif de citoyens contre les coupures. Selon Patrice Atchicanon, ce collectif n'a jamais eu de statut et a été monté à la va-vite dans un unique intérêt de manipulation. "Le seul moyen pour le préfet de réquisitionner et à la direction d'assigner certains collègues devant le tribunal a été de se parer du "trouble manifeste à l'ordre public".
Mais loin des polémiques, les regards restent attentifs à la décision qui sera prise aujourd'hui par le Conseil d'Etat. Plus de précision attendue en début d'après-midi à la Réunion.