L’opposition politique de Saint-Louis ou plutôt ses conseillères municipales ont coutume de dénoncer ce qu’elles considèrent comme les « abus » de la majorité municipale. Dernier épisode en date, le point presse tenu en fin de matinée par les opposantes politiques de Claude Hoarau, Raissa Maillot, Emmanuelle Sinacouty et Gilberte Fidji.
Si jeudi dernier était validé une délibération relative à la fixation de nouveaux tarifs pour les repas de la cantine scolaire dans la commune du Sud, calculés selon un quotient et les revenus des parents d’élèves concernés, les conseillères municipales n’ont pas manqué de critiquer les « effets d’annonces » du premier magistrat de la commune.
« C’est un pillage organisé…«
« On ment à la population. On veut bien payer mais l’on voudrait que les choses soient claires. On voudrait que la municipalité nous dise clairement que la cantine soit payante et dans ce cas, on aurait pas réagi aujourd’hui« , lance Raissa Maillot. « On a même plus de lait dans les cantines scolaires et en plus les repas ne sont aucunement équilibrés en terme de nutrition quand les denrées ne disparaissent pas comme cela est souvent le cas. C’est un pillage organisé« , poursuit Gilberte Fidji.
Qu’il s’agisse des tarifs appliqués dans le cadre de la cantine scolaire à compter de la prochaine rentrée scolaire ou des fournitures scolaires, les opposantes politiques de Claude Hoarau dénoncent des pratiques jugées « irrégulières« .
Selon les témoignages de parents d’élèves, d’enseignants et de directeurs d’écoles primaires, témoignages dont nous n’avons pas eu les échos, l’achat de fournitures scolaires n’est plus assuré correctement. Encre, papiers, imprimantes, photocopieuses et autres matériels indispensables au bon fonctionnement d’une école étant peu disponibles en raison de la mauvaise santé financière du budget communal. « L’école n’est plus gratuite à Saint-Louis. Certains parents d’élèves sont obligés de vendre des gâteaux pour que leur établissement puisse payer les fournitures scolaires« , explique Emmanuelle Sinacouty.
Dressées comme le bilan de l’année scolaire écoulée, les critiques des membres de l’opposition ont également trait aux sacrifices consentis en matière de personnel pédagogique et même de sécurité. « Les employés communaux et les encadrants d’enfants n’ont même pas de BAFA (Brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur) ou de brevet de secourisme. Il serait primordial pour le maire de les former correctement« , précise Raissa Maillot qui ajoute que « le personnel se fait de plus en plus rare lorsqu’il n’est pas régulièrement muté aux quatre coins de la commune« .
Pour les trois femmes présentes ce matin, une chose apparaît sûre, la municipalité de Saint-Louis serait « créatrice d’échec scolaire« . Un échec qu’elles ne souhaitent pas voir se reproduire l’année prochaine.