L’assemblée générale de la Fédération CGTR Ports et Docks a interrompu le trafic à l’entrée du Port Est ce matin entre 7h30 et 8h30.
Pas de débrayage ni de grève en vue mais la fédération a tenu à informer ses camarades dockers des derniers agissements supposés des acconiers.
Danio Ricquebourg (son secrétaire général) assure que, selon de nombreux retours des délégués des entreprises de manutention de la place, les directions des acconiers historiques du port tenteraient de « monter les dockers contre l’arrivée du Groupe CMA CGM », perçu « comme c’est le grand méchant loup ».
Rappelons que le 23 août dernier, l’armateur français a signé un protocole d’accord visant à faire de Port Réunion le hub maritime de l’Océan indien. Un protocole signé symboliquement sur les quais du Port Est, sous les yeux du Président de La République, François Hollande.
« Les acconiers veulent nous faire croire que le projet de transbordement de la CMA CGM avec le Grand Port viendra voler le travail des Réunionnais. Ça prête à sourire car on croirait entendre notre discours de l’année dernière contre ces mêmes acconiers », souffle le porte-parole de la CGTR Ports et Docks.
« Les acconiers essayent de manipuler les dockers. Et ça nous rappelle un scénario identique il y a 20 ans de cela. Mais si à l’époque ils pouvaient croire que les dockers n’étaient là que pour porter des sacs, aujourd’hui, nous sommes plus informés », souligne un membre du bureau de la fédé.
La CGTR Ports et Docks veut croire au projet de développement porté par la CMA CGM puisque celui-ci prévoit dès l’année 2015 un surplus du trafic containers de 100.000 EVP. L’année dernière, le Port Est en a déchargé 225.000. A terme, c’est le doublement de containers qui est prévu. Une augmentation du trafic qui devra par la même profiter à des travailleurs locaux. C’est en tout cas le point sur lequel veilleront Danio Ricquebourg et les dockers.
« La CMA CGM a fait savoir sa volonté de rencontrer le syndicat majoritaire, je ne vois pas en quoi ça part dans le mauvais sens. Mais nous serons attentifs », clament les ouvriers.