Sans tomber dans le registre de « rejeter la faute sur untel ou untel », les porte-paroles d’Europe Ecologie les Verts demandent à l’Etat, et donc au préfet, d’être « plus ferme » pour faire respecter l’arrêté d’interdiction des pratiques de loisirs en mer.
« Cet arrêté ne vaut rien s’il n’y a pas de respect de l’interdiction« , affirme Mélissa Cousin, conseillère municipale à Saint-Paul. « J’ai longé la côte ouest le week end dernier, j’ai pu voir des surfeurs à Trois Bassins« , relate-t-elle. « Les gens sont encore à l’eau donc le message envoyé par les autorités n’est pas encore assez ferme« , soutient l’élue d’opposition.
L’amende de 38 euros prévue à l’égard des contrevenants n’est pas à la hauteur du risque encouru selon les écologistes qui apparentent toute pratique non surveillée, en l’état actuel, à du quasi « suicide ».
Ils tiennent à adresser plusieurs messages en amont de la venue de la ministre des Outremer. Le déplacement de George Pau Langevin spécialement pour ce sujet requin leur fait ainsi craindre que la ministre ne cède face au « discours anti-scientifique » et « l’hystérie » ambiante contre la réserve. Une réserve qui « ne doit pas être jetée en pâture« . Les représentants d’EELV Réunion « redoutent une réouverture de la chasse sous-marine » dans le périmètre de la réserve, ce qui amènerait à réviser sa définition pure et simple. « Une réserve marine avec de la chasse sous-marine, ce n’est plus une réserve« , annoncent-ils d’emblée.
Le « désengagement financier de la Région«
A ceux qui souhaitent le démantèlement de la réserve naturelle marine, EELV rappelle que la barrière récifale demeure « la première des protections« , indique Jean Erpeldinger. L’Etat n’est pas le seul à être dans le viseur. Le « désengagement financier de la Région » vis-à-vis du GIP RNMR est interprété comme un « chantage » par les représentants des Verts.
La crise est « multifactorielle« , selon eux. « Eviter les rejets d’eau douce en mer » en est sans doute l’une des explications alors que « l’effet réserve » a été clairement écarté par les études. « Pourquoi les élus ne le disent pas clairement ?« , déplorent-ils. Le groupe EELV en vient néanmoins à afficher sa déception sur les conclusions du programme Charc, « décevantes parce qu’elles ne sont pas suffisantes« .
Qu’on-t-ils fait à l’époque où ils étaient aux responsabilités en tant qu’adjoint et conseillère d’Huguette Bello ? « Saint-Paul a fait de 2011 à 2014. On a mis aux normes les stations d’épuration de Saint-Paul, on a mis les premiers panneaux d’avertissement du risque, les filets de première génération« . Ils décochent une petite pic contre les élus actuels de la majorité, sur qui plane le soupçon d’avoir « inventé la pluie » lorsqu’ils présentent leurs projets de sécurisation. La parenthèse est vite refermée. « On leur souhaite sincèrement de réussir« , affirme sans malice Jean Erpeldinger.
EELV demande au préfet « d’aller plus vite dans les mesures, de mettre les moyens le plus vite possible, de cibler les zones à sécuriser et quel que soit le coût« .